Mogherini en visite officielle en Algérie à partir de samedi
La Haute Représentante de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-présidente de la Commission européenne, Federica Mogherini, effectuera samedi et dimanche prochains une visite officielle en Algérie, à l’invitation de Ramtane Lamamra, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, indique jeudi un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette visite, la deuxième du genre en Algérie, après celle de septembre 2015, «atteste de la volonté de l’Algérie et de l’UE d’intensifier leur dialogue politique à haut niveau dans un contexte de redynamisation des relations de coopération et de partenariat», souligne la même source.
Ce dialogue et cette coopération viennent d’aboutir à l’adoption, le 13 mars dernier, lors de la tenue de la 10e session du Conseil d’association à Bruxelles, des documents portant sur l’évaluation conjointe de la mise en œuvre de l’Accord d’association et la définition des priorités communes de partenariat au titre de la Politique européenne de voisinage révisée, est-il rappelé dans le communiqué.
Cette seconde visite en Algérie de la cheffe de la diplomatie européenne sera l’occasion pour les deux partenaires, d’une part, d’«approfondir les discussions sur les voies et moyens d’une mise en œuvre effective des mesures d’accompagnement arrêtées dans le cadre de l’évaluation conjointe de la mise en œuvre de l’Accord d’association en vue de corriger l’asymétrie structurelle qui caractérise le volet économique de cet accord», précise-t-on de même source. Elle permettra, d’autre part, d’«examiner les perspectives de consolidation et d’élargissement des relations de partenariat suite à l’entérinement du document relatif aux priorités de la Politique européenne de voisinage révisée, le premier du genre avec un pays partenaire de l’UE dans la région, qui constitue un nouveau cadre renforcé devant permettre aux deux parties d’approfondir leurs relations dans le cadre d’une approche stratégique globale mutuellement bénéfique qui intègre les dimensions humaine, politique, sécurité et développement». Les deux parties vont également, au cours de cette visite, «poursuivre et approfondir leurs discussions sur les questions régionales d’intérêt commun, notamment les situations en Libye, au Mali, au Sahel, ainsi qu’au Sahara Occidental, sur lesquelles il existe une large convergence de vues».
Par ailleurs, Mme Mogherini animera lors de son séjour une conférence à l’Université d’Alger III à l’occasion du 30e anniversaire du Programme européen d’échange d’étudiants et d’enseignants (Erasmus), auquel les universités algériennes participent. L’Algérie et l’UE sont liées par un accord de coopération dans le domaine de la recherche scientifique, technologique et de l’innovation conclu en 2013 «qui place la recherche/développement parmi les axes prioritaires de leur coopération».
Vers plus de dialogue et de coopération pour un partenariat «plus substantiel et affirmé»
La visite de la Haute Représentante de l’Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini, samedi et dimanche à Alger dénote la volonté de l’UE de renforcer ses relations avec l’Algérie en vue de construire un partenariat bilatéral «plus substantiel et affirmé». L’Algérie et l’UE ont renouvelé, à l’occasion de la 10e session de leur Conseil d’association tenu le 13 mars dernier à Bruxelles, leur engagement mutuel à «approfondir le dialogue politique et la relation stratégique dans le cadre d’un partenariat plus substantiel et affirmé». Un partenariat qui devrait désormais s’articuler autour des «priorités» identifiées conjointement dans le cadre de la Politique européenne de voisinage renouvelée et adoptées lors de ce conseil.
Les priorités identifiées jusqu’en 2020 portent sur le dialogue politique, la gouvernance, l’Etat de droit et la promotion des droits fondamentaux, la coopération, le développement socioéconomique et les échanges commerciaux, y compris l’accès au marché unique européen. Elles portent également sur les questions énergétiques, l’environnement et le développement durable, le dialogue stratégique et sécuritaire, la dimension humaine, y compris le dialogue culturel et interreligieux, ainsi que la migration et la mobilité. Certaines de ces priorités feront l’objet d’une coopération technique et financière qui sera mise en œuvre dans le cadre de la programmation financière 2018-2020, selon l’UE.
D’ailleurs, trois conventions de financement par l’UE ont été signées lors du Conseil d’association, dont une pour un programme d’appui au développement des énergies renouvelables et la promotion de l’efficacité énergétique en Algérie d’un montant de 10 millions d’euros, une autre pour un programme de réforme des finances publiques (10 millions d’euros) et une dernière pour un programme d’appui à la mise en œuvre de l’Accord d’association (20 millions d’euros).
Pour concrétiser leur souhait de placer la relation bilatérale Algérie-UE au niveau qui correspond à la place qu’elles occupent dans la région, les deux parties ont mené en 2016 un processus d’évaluation de l’Accord d’association qui a permis d’adopter des mesures d’accompagnement figurant dans le document «Constats et perspectives» afin d’améliorer la mise en œuvre de l’accord au bénéfice des deux parties.
Un nouveau cadre pour une coopération plus approfondie
Ce nouveau cadre a permis à l’Algérie et l’UE de confirmer leur volonté et leur ambition d’établir une coopération large, globale et approfondie à tous les niveaux. «Nous entendons tout faire pour tirer le meilleur de l’accord d’association et nous projeter ensemble résolument vers l’avenir, un avenir qui sera qualitativement meilleur pour les deux parties», a affirmé en mars le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse commune avec Federica Mogherini à Bruxelles.
Le chef de la diplomatie algérienne avait indiqué que «cet esprit de travail en commun, cet esprit de conjugaison des efforts» entre l’Algérie et l’UE «va se traduire par beaucoup d’interaction dans les prochaines semaines et les prochains mois». «Nous avons décidé d’approfondir encore plus notre coopération stratégique et notre dialogue sur les défis communs que nous partageons, et les réponses à ces défis», affirmait, de son côté, la Haute Représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité.
Les défis régionaux communs de l’UE et de l’Algérie, parmi lesquels la sécurité, la prévention et la lutte contre le terrorisme et la migration, seront ainsi au cœur de la visite de la chef de la diplomatie européenne en Algérie, la deuxième après celle effectuée en septembre 2015. Selon les services diplomatiques de Mogherini, la relation entre l’UE et l’Algérie a connu de «nombreux développements encourageants» ces deux dernières années. Des consultations à haut niveau politique sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun ont été menées entre les deux parties pour parvenir à une réponse globale et concertée. Sur le plan de la coopération énergétique, l’Algérie et l’UE sont liées depuis 2013 par un partenariat stratégique axé sur le renforcement de la sécurité énergétique, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique grâce à un dialogue politique de haut niveau.
Après le 1er Forum d’affaires organisé à Alger en mai 2016 et plusieurs autres réunions d’experts autour de thématiques de coopération identifiées conjointement (gaz, électricité, efficacité énergétique et énergies renouvelables), l’Algérie et l’UE tiendront mardi prochain à Bruxelles leur deuxième réunion de haut niveau en matière de coopération énergétique. Dans le domaine de la gestion des risques de catastrophes, l’Algérie et l’UE ont donné un nouvel élan à leur coopération à travers la signature, en décembre 2016, d’un arrangement administratif qui marque une nouvelle étape pour le travail commun en matière de protection civile. L’Algérie est le premier partenaire du voisinage sud de l’UE à participer au mécanisme européen en la matière.
Une mission d’expertise électorale de l’UE sera déployée à l’occasion des élections législatives du 4 mai prochain pour conduire une analyse du processus électoral. «A l’instar des missions précédentes de l’UE lors des scrutins de 2012 et de 2014, celle de 2017 illustre de nouveau notre pleine coopération», a affirmé l’UE.
R. N.
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