Trump à un pas de la guerre mondiale
Par Kamel Moulfi – Le président américain Trump a-t-il cédé aux pressions des partisans de la guerre qui remplissent encore la Maison-Blanche et les rouages du pouvoir aux Etats-Unis ? Les frappes menées contre une base syrienne, à l’aide de missiles tirés par les navires USS Porter et USS Ross qui se trouvaient en Méditerranée orientale, sont, en effet, en déphasage avec ses intentions publiquement proclamées de corriger le comportement de son pays dans le conflit en Syrie et même d’envisager, a-t-on compris, son abandon des ingérences dans les affaires des autres pays.
Certes, la rupture avec cette «constante» de la politique étrangère des Etats-Unis n’est pas chose facile et demandera du temps, mais son action brutale, à moins de trois mois de son investiture, en bombardant un pays qui lutte contre le terrorisme international, amène à se poser des questions sur sa capacité à décider et à respecter ses engagements de ne pas s’ingérer dans les affaires des autres pays.
Il est évident que l’attaque américaine a été préméditée et prouve que la forte médiatisation de la récente attaque chimique à Idlib a servi à fabriquer le prétexte à ce bombardement. Il y a, de toute évidence, une convergence avec les activités criminelles des chefs de Daech et du Front Al-Nosra et rien n’empêche de soupçonner, comme l’indiquent les milieux officiels syriens, une coordination entre les Etats-Unis et ces groupes terroristes. Il n’est pas exclu que cette surprenante initiative de Trump ait été prise pour donner des gages à l’entité sioniste dont l’aviation a également lancé des attaques aériennes contre la Syrie qui a riposté. Trump a-t-il voulu signifier son engagement absolu aux côtés de l’entité sioniste dans sa guerre larvée contre la Syrie ?
Si Trump a cherché à tester la réaction de la Syrie et de ses alliés, notamment la Russie, il sait maintenant que le Kremlin envisage d’utiliser les missiles sol-air pour repousser une autre attaque américaine au cas où cette action «irréfléchie, irresponsable et à courte vue», comme l’a qualifiée le gouvernement syrien, se renouvelait. Dans ce cas, il se confirmerait que «la guerre entre les deux puissances nucléaires est ouvertement déclarée» (voir article AP).
K. M.
Comment (5)
Les commentaires sont fermés.