Une institution financière mondiale prédit : «2017 sera une année sanglante»
Une étude du courtier en assurances international Aon estime que «les pertes territoriales pour Daech en Irak et en Syrie vont probablement mener à la dispersion du réseau djihadiste, entraînant des risques sérieux pour des douzaines de pays de la région et au-delà, en particulier en Europe et en Asie». Ce constat fait dire aux experts d’Aon que les actes terroristes pourraient être plus nombreux en 2017, en comparaison à l’année 2016 qui a été extrêmement sanglante.
Le courtier en assurances international Aon rappelle que le nombre d’attaques terroristes dans le monde a augmenté de 14% en 2016 par rapport à 2015 et, pour ce qui concerne les pays occidentaux, de 175%. Il y a eu l’an dernier 4 151 actes de terrorisme dans le monde, contre 3 633 en 2015, selon le décompte établi par les experts d’Aon. Dans les pays occidentaux, ce nombre est passé de 35 en 2015 à 96 en 2016, indique le courtier, qui a publié sa carte 2017 des risques politiques, du terrorisme et de la violence politique.
Malgré cette forte augmentation du nombre d’actions terroristes dans les pays occidentaux, elles ne représentent toutefois que 3% de la violence terroriste au niveau mondial, précisent les experts d’Aon, qui ont établi leur carte en collaboration avec les spécialistes du cabinet Roubini Global Economics et Risk Advisory Group. Cette carte (disponible à l’adresse : https://www.riskmaps.aon.co.uk) illustre un accroissement prévisible en 2017 de ces risques, avec 17 pays classés au niveau le plus élevé. Pour la seconde année consécutive, davantage de pays sont montés dans l’échelle des risques (19) que ne sont descendus (11).
L’attentat qui a endeuillé la nuit du Nouvel An à Istanbul, le 31 décembre 2016, a clôturé une année particulièrement marquée par les attentats meurtriers en Europe. Depuis 2001, on dénombre 2 239 morts dans des attaques terroristes et près de 8 200 blessés. Depuis mi-2015, c’est la Turquie qui paye le plus lourd tribut au terrorisme, car elle est devenue la cible à la fois de l’organisation Daech et des indépendantistes kurdes. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le groupuscule extrémiste des Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK) multiplient les attaques contre les forces de sécurité turques, en particulier dans le sud-est du pays. «Le scénario n’est pas rose pour 2017», a confié à la presse Louis Bollaert, directeur des risques politiques chez Aon France. «Nous ne voyons vraiment pas de raisons pour que la situation s’améliore. L’effet cumulé des risques politiques, économiques et terroristes se conjuguent pour créer un climat extrêmement incertain», a-t-il conclu.
Khider Cherif
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