Après la Syrie : l’Algérie «ciblée» à cause de l’approvisionnement de l’Europe en gaz ?
Derrière les discours flatteurs des partenaires occidentaux de l’Algérie sur sa stabilité et son apport à la paix dans la région, il y aurait un plan caché visant à déstabiliser notre pays pour permettre d’assurer l’approvisionnement en gaz de l’Europe de l’Ouest. A la suite de l’attaque américaine contre une base militaire en Syrie, le site Alterinfo a publié tel quel un article déjà paru en janvier 2016 (signé Joseph Kirchner pour WikiStrike) pour rappeler que «hormis le contrôle de la route de la soie, l’autre enjeu de la guerre en Syrie – et plus largement la déstabilisation du Proche-Orient et du Maghreb – est avant tout énergétique». Dans cet article, il est dit que «l’Algérie est la prochaine cible» de l’opération de déstabilisation menée contre la Syrie et la Libye. Objectif inavoué : un gazoduc qui doit passer par les pays touchés par le «printemps arabe» pour relier l’Asie à l’Europe, les promoteurs de ce plan diabolique semblent procéder par étape.
L’article qui donne les détails de ce plan explique que l’Algérie est concernée par les visées déstabilisatrices parce qu’elle se trouve sur le tracé d’un projet américano-européen de gazoduc intercontinental dont «la première étape déjà effectuée relie désormais l’Egypte, la Libye, la Tunisie pour remonter par voie sous-marine vers l’Europe et l’Italie» et dont «la deuxième phase devrait prochainement relier la Tunisie à l’Algérie pour remonter vers l’Espagne et nourrir ainsi l’ouest de l’Europe en gaz». Ainsi, selon ce schéma, l’Union européenne ne dépendrait plus du géant russe Gazprom.
Pour ce journal d’opinion en ligne, «il est probable que l’Algérie soit le prochain pays sur la liste» à cause de l’échec de la phase du plan concernant la Syrie. «Si cela ne marche pas d’un côté, on passe de l’autre», c’est-à-dire par le Maghreb, lit-on dans l’article qui énumère une série de facteurs internes et externes pour accréditer sa thèse que l’Algérie pourrait «connaître des problèmes», et que dans les milieux occidentaux, on s’y préparerait. Le site se sent autorisé à affirmer que «les pions positionnés, il ne reste qu’à attendre… Mais pas trop longtemps, cela coûte cher». L’article insiste sur le fait que «le gazoduc en question est la source des événements dans le Nord-Afrique et en Syrie».
L’article manque de précision sur le projet de gazoduc impliquant l’Algérie et le Maghreb et qui fournit le mobile énergétique de ce plan américano-européen de déstabilisation à venir de notre pays. Or, c’est sur cet enjeu que sont bâties toutes ses hypothèses et ses «probabilités». Entre le moment, janvier 2016, où l’article original a été publié, et le moment, avril 2017, où il est repris, l’évolution de la situation en Syrie et en Libye, deux pays déstabilisés à des degrés différents, a montré les dangers qu’elle fait courir à l’Europe. Les attaques terroristes lancées par Daech en France, en Grande-Bretagne, en Belgique, en Allemagne et, sans doute, hier en Suède, ainsi que le prolongement des activités des groupes terroristes au Sahel, ont de quoi inquiéter sur les dérives incontrôlables du plan américano-européen évoqué par l’article en question.
Houari Achouri
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