Trump tire 59 missiles sur son opposition intérieure
Par Youcef Benzatat – De toute évidence, l’attaque américaine sur la Syrie semble plutôt un coup de poker du président Donald Trump pour contrer son opposition intérieure.
Les 59 missiles américains tirés sur la base aérienne syrienne d’Al-Chaayrate, dans la province de Homs, n’auraient jamais pu atteindre leur cible si le système de défense russe aérien mis en place sur le territoire syrien n’avait pas été désactivé au préalable par les Russes eux-mêmes en complicité avec les autorités syriennes. A y regarder de près, la base en question aurait été vidée de tout matériel et de toute présence humaine bien avant l’impact des 59 missiles dont la durée a été estimée à une heure environ. Ce qui explique le nombre très réduit des victimes annoncées par le gouvernement syrien.
Alors que Trump s’était fait élire pour son audace et son courage à tourner la page impérialiste de ses prédécesseurs et leur instrumentalisation des djihadistes dans le monde, pour s’occuper plutôt de la prise en charge des problèmes des Américains et de l’Amérique dans ses frontières intérieures et de l’éradication du terrorisme, son opposition était prête, pour stopper son action, à tout faire pour le discréditer devant l’opinion américaine et internationale.
L’attaque au gaz contre des civils dans la ville de Khan Cheikhoun se présentait plutôt comme un acte surréaliste et suicidaire venant de la part du gouvernement syrien, alors que les djihadistes étaient battus et en fuite de tous les côtés des frontières syriennes.
Cette attaque non conventionnelle intervenait au moment où Donald Trump avait intégré officiellement Bachar El-Assad à la solution politique de la crise syrienne. Sans se perdre dans des spéculations stériles sur les véritables auteurs de l’attaque au gaz, celle-ci, amplifiée par les médias occidentaux opposés aux positions de Trump, avait réussi à retourner l’opinion contre lui en un temps très bref.
Voilà pourquoi Donald Trump, en complicité avec les autorités russes et syriennes, avait tenté ce coup de poker. Il fallait réagir à chaud pour anéantir le retournement de l’opinion contre lui après l’attaque présumée au gaz du gouvernement syrien, en violant aussi bien le droit international que la loi américaine. En atteste la réaction violente du Congrès américain pour qui Donald Trump représente, en fait, un danger pour les lobbys de l’armement et de la finance mondiaux qui prennent en otage ce Congrès contre son initiative militaire unilatérale. Donald Trump doit faire face aussi à l’axe du mal à l’intérieur de son propre pays et de son clan occidental, et à leur tête la France et le Royaume-Uni.
Y. B.
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