Les Mozabites d’Europe appellent à la libération de Kamel-Eddine Fekhar
Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le Collectif des Mozabites en Europe (CME) appelle à la libération du détenu Kamel-Eddine Fekhar, en grève de la faim depuis près de trois mois. «Le Collectif des Mozabites en Europe ne peut rester silencieux sur le sort de Kamel-Eddine Fekhar et appelle la classe politique algérienne, les ONG et la société civile à sortir de leur silence et de leur indifférence pour faire face à l’arbitraire», lit-on dans ce communiqué signé par le président du CME, Abdallah Zekri.
Les Mozabites d’Europe soulignent que M. Fekhar, qui refuse de renoncer à sa grève de la faim, «agonise en prison, étant à son quatre-vingt-dix-septième jour de grève de la faim, dans une prison où il est incarcéré depuis 20 mois. Une fin tragique dans ce pays qui ne cesse de promouvoir la politique de réconciliation nationale ne fera que contredire cette généreuse œuvre du président de la République qui a ramené la paix dans notre pays», prévient ce collectif, qui appelle «solennellement» les hautes autorités politiques et judiciaires à «sauver et libérer Kamel-Eddine Fekhar, militant des droits humains, qui est en danger de mort».
Pour les Mozabites d’Europe, très sensibles à ce qui se passe en Algérie et particulièrement dans la vallée du Mzab, «cette situation n’a que trop duré». Le collectif assure que «la communauté algérienne en Europe est outrée et indignée de suivre impuissante cette situation honteuse. Elle craint le pire et ses conséquences». «C’est aux décideurs d’assumer leurs responsabilités pour faire respecter le droit et la dignité des citoyens», ajoute le CME, pour lequel «le Mzab a trop souffert ; les plaies sont encore ouvertes et le sentiment d’injustice non apaisé».
«Ne tuons pas le petit germe d’espoir qui a commencé à naître avec le printemps après des efforts et des sacrifices. Beaucoup de choses ont été faites à Ghardaïa pour assurer la sécurité, mais beaucoup reste à faire en profondeur pour pérenniser la paix, par la justice et le droit, afin de restaurer les liens sociaux et politiques entre les citoyens et avec leurs gouvernants. Nous avons besoin de sagesse, de démocratie et du courage pour restaurer la justice et la dignité pour tous», plaide ce collectif, qui dit ne pas comprendre comment l’Algérie, qui «a su se concilier avec ses terroristes en mettant en place la concorde civile», laisse mourir aujourd’hui «ses enfants en prison à cause de leurs idées et opinions».
Le Collectif des Mozabites en Europe interpelle ainsi vivement les hauts dirigeants du pays afin qu’ils se penchent sur «la situation des détenus encore en prison, dont le seul crime, pour certains, est de défendre leur famille et leurs biens contre certains criminels qui, malheureusement, sont encore en liberté». Le CME rappelle dans ce sillage que «cette même accusation et d’autres similaires ont été utilisées entre 1968 et 1970 contre des étudiants algériens qui se sont élevés contre la caporalisation de leur organisation syndicale, l’Union nationale des étudiants algériens, et que le président Boumediene, paix à son âme, a eu la sagesse de les libérer en décrétant un non-lieu général après plusieurs mois de détention».
Sonia Baker
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