Quand Washington confirme que les terroristes d’Al-Qaïda sont ses marionnettes
Sous prétexte que le délai de prescription de cinq ans s’était écoulé, un juge militaire américain, le colonel James Pohl, a annulé deux chefs d’accusation : contre le cerveau autoproclamé des attentats du 11 septembre 2001 de New York, Khalid Sheikh Mohammed, et quatre autres détenus dans le bagne de Guantanamo, complices de ces attentats revendiqués par Al-Qaïda et qui ont fait près de 3 000 morts. Les deux accusations – l’attaque de biens civils et la destruction de biens – sont considérées comme mineures, mais l’avocat de la défense, encouragé par cette mesure, pourrait continuer sa démarche dans le but d’éviter la peine de mort à son client qui est poursuivi pour quelque 3 000 chefs d’accusation de meurtre sur lesquels la prescription ne s’applique pas. On le voit, Washington commence à alléger les peines de ses marionnettes utilisées pour exécuter l’attentat du 11 septembre aux fins de justifier tous les chamboulements qui s’en sont suivis dans le monde. Les Etats-Unis n’ont pas attendu longtemps pour faire adopter par le Congrès, dès le 25 octobre 2001, on s’en souvient, le Patriot Act, un ensemble de dispositions exceptionnelles qui autorisaient tous les dépassements aux services secrets américains dans la collecte d’informations destinées à lutter contre le terrorisme, notamment la création de prisons secrètes par la CIA.
Simultanément, les Etats-Unis envahissaient l’Afghanistan, puis, en 2003, l’Irak, dans le cadre d’une coalition regroupant d’autres pays occidentaux, et procédaient à l’exécution du président irakien Saddam Hussein. Depuis cette invasion, l’Irak n’est pas sorti de sa situation chaotique. On connaît la suite des événements qui ont complètement bouleversé la région : sur fond de «printemps arabes», l’intervention en Libye et l’assassinat de Mouammar Kadhafi, puis la guerre en Syrie et au Yémen. Dans cette série d’impacts du 11 septembre, il y a également l’adoption de mesures de sécurité accrues aux aéroports et aux frontières, permettant le contrôle sur toutes les populations du monde via la technologie biométrique.
C’est aussi dans la foulée des attaques du 11 septembre que l’Administration George W. Bush a installé au sein de la base navale américaine de Guantanamo, à Cuba, un camp d’internement échappant totalement au droit pour y mettre les «ennemis combattants» capturés dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme». Cette prison, qui représente aux yeux du monde les excès de la lutte antiterroriste des Etats-Unis, n’a pu être fermée par Obama, qui avait promis de le faire. Il a réussi toutefois à réduire le nombre de détenus illégaux, qui est passé de 242 au début de son premier mandat, à 41. Donald Trump n’a pas l’intention de fermer la prison militaire de Guantanamo ; au contraire, il veut la remplir à nouveau.
Mais le président américain pourrait créer la surprise en allant plus loin dans l’allègement des conditions faites à Khalid Cheikh Mohammed. Pourtant, ce dernier n’a montré aucune intention de se repentir. Il a eu dernièrement la possibilité de s’exprimer dans une lettre de 18 pages adressée personnellement à Barack Obama. Dans ce texte repris par de nombreux médias, il accuse la politique étrangère des Etats-Unis d’être responsable de la mort de «tant de gens innocents à travers le monde».
Houari Achouri
Comment (14)