Textile : une joint-venture algéro-turque pour la production de filés laine à Oum El-Bouaghi
Un protocole d’accord a été signé dimanche à Alger entre l’entreprise publique Texalg et la société turque Boyner Sanayi A.S pour la création d’une joint-venture pour la production de filés laine et d’autres produits textiles à Meskiana (Oum El-Bouaghi). Le document a été paraphé par le directeur général de Texalg, une SPA relevant du groupe industriel public Getex, Mebarki Bouzid, et le représentant de Boyner Sanayi A.S, spécialisée dans le textile, Osman Feyzi, en présence du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb.
Détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne et 49% par la société turque, cette société, dont l’usine sera implantée à Meskiana (Oum El-Bouaghi) sur une superficie de 160 000 m2, la joint-venture prévoit un montant total d’investissements de 16 millions de dollars et un chiffre d’affaires de 36 millions de dollars d’ici à 2020 avec la création de 400 emplois à cette échéance. L’usine, dont les travaux de réalisation seront lancés avant fin 2017, alors que l’entrée en production effective est prévue pour 2018, sera dotée d’une capacité de production de 1 000 tonnes par an de filés laine et mélanges (laine, polyester, acrylique) dans une première phase, puis 2 000 t/an en 2019 et 3 000 t/an en 2020.
A cette occasion, M. Bouchouareb a estimé que la Turquie est un partenaire «important» de l’Algérie, voire «le principal et l’unique» dans le domaine du textile. A cet effet, il a expliqué que cette usine est totalement à l’arrêt suite à sa dissolution par anticipation en juin 2006, en exprimant sa «satisfaction» de sa prochaine relance. Pour le ministre, ce projet donnera un nouveau souffle à la région et ressuscitera le savoir-faire local, surtout que tout un écosystème du textile a disparu, car le complexe de Meskiana alimentait les complexes de filature de Tébessa et d’Aïn Beida en laine et produits synthétiques.
Précisant que l’ensemble des unités textiles à l’échelle nationale sont en phase de modernisation et de relance, M. Bouchouareb a souligné que la relance de cet écosystème entre dans le cadre de la stratégie nationale de reconstruction de la filière textile. M. Bouchouareb ajouté dans ce sillage que l’Algérie commence à récolter les fruits de sa stratégie, car en 2016, toutes les filières du groupe C&H, relevant du nouveau groupe Getex, étaient bénéficiaires. «C’est la première fois que cela arrive depuis l’ouverture du marché. Ces filiales ont payé l’IBS et le groupe Getex a pris des dividendes. Jusqu’à présent, la filière textile publique vivait sur les dotations du budget. Ce qui est le plus rassurant, c’est que cette reprise s’effectue dans la branche confection, là où la bataille est féroce», a expliqué M. Bouchouareb.
Interrogé sur le lancement du complexe textile de Relizane, le ministre a affirmé que ce complexe fera son entrée en production dès le mois de juin prochain avec la filature, ajoutant qu’il dispose déjà d’un carnet de commandes d’une valeur de 2 milliards de dinars destinées à l’export. Le ministre a expliqué ainsi que le prochain défi actuellement dans le textile «n’est pas seulement de faire revivre les entreprises, mais celui d’aller vers une remontée totale de la chaîne des valeurs», en appelant les investisseurs privés à conquérir l’amont cette filière, notamment la branche confection-habillement. Il a révélé dans ce sens que le ministère accompagne actuellement plusieurs projets, comme celui d’un opérateur privé à Adrar pour la culture du coton (production : 20 000 tonnes /an), alors que des discussions sont en cours pour un partenariat dans la production de la fibre synthétique au niveau du pôle chimique de Hdjar Soud (Skikda) destinée aux marchés national et international.
L’Algérie autosuffisante en rond à béton dès 2018
Interrogé par la presse sur l’industrie sidérurgique nationale, M. Bouchouareb a annoncé que lancement du 2e laminoir du complexe de Tosyali à Oran est prévu pour le 22 avril prochain, tandis que le troisième laminoir du même complexe le sera en juillet 2017, en affirmant que le complexe de Bellara (Jijel) démarrera «vers mai-juin 2017». «Comme je m’engageais en 2014 à satisfaire nos besoins en ciment en 2017, je vous annonce aujourd’hui qu’à la fin du premier semestre 2018, nous n’importerons plus un kilo de rond à béton. Je m’y engage et assume mes responsabilités», a souligné le ministre.
Il a également précisé que la cadence des travaux du complexe El Hadjar «monte progressivement sans aucun problème», expliquant qu’il était plus facile de construire une nouvelle usine que de rénover un complexe à 80%.
Agence