Trump : le masque est tombé !
Par R. Mahmoudi – Après une avalanche de décrets et de déclarations promettant un changement radical et salutaire de la politique étatsunienne dans tous les domaines, au point de s’attirer les foudres des alliés traditionnels des Etats-Unis qui voyaient en lui une vraie menace pour la démocratie occidentale, Donald Trump s’est révélé être le continuateur le plus zélé, voire le plus dangereux de la lignée des Bush et des Clinton. D’ultranationaliste et protectionniste, il se métamorphose tout d’un coup en porte-étendard des croisés, derrière lequel se liguent tous les fidèles alliés.
Jamais un président américain n’avait, avant lui, réagi avec autant de violence et de témérité pour des soupçons d’usage d’armes prohibées. Pour le même prétexte fallacieux, Georg W. Bush avait mis deux ans pour attaquer l’Irak.
Que faut-il comprendre de ce revirement à 180 degrés ? Deux thèses s’affrontent pour tenter d’expliquer l’inexplicable. La première tient du fait que les raids aériens effectués contre une base d’aviation syrienne est la preuve que le dernier mot dans tout ce qui a trait à la stratégie extérieure américaine revient à l’armée ou au fameux «complexe militaro-industriel», et que le Président n’est là que pour approuver ses décisions. Une théorie qui ne tient pas la route, car, si c’est le cas, pourquoi Donald Trump a-t-il mis autant de zèle dans cette affaire, au point de menacer de vouloir provoquer un conflit mondial, avec la Russie notamment ?
Le ministre de la Défense, le général James Mattis, est allé ce mardi plus loin, en accusant Moscou de complicité dans l’emploi des armes chimiques contre les populations civiles. Des sources diplomatiques ont, dans le même sillage, révélé que Washington peaufinerait un plan d’attaques massives contre la Syrie dans les prochains jours, et qui seraient attribuées à Damas. C’est dire que toute l’Administration de Trump, composée de ses hommes de main, est au centre de toute cette entreprise de guerre.
Les partisans de cette thèse jugent que Donald Trump, pour échapper à une tentative d’«empêchement» qu’auraient planifié contre lui ses adversaires intérieurs, devait recourir à cette frappe qui, tout compte fait, était tactique et symbolique, dès lors qu’elle n’a touché que 20% de son arsenal aérien, ce qui, au demeurant, n’est pas négligeable pour un Etat en guerre et exsangue comme la Syrie. Ceux-là croient dur comme fer que l’attaque a été programmée en commun accord avec Moscou et Damas.
L’autre thèse qui essaie d’interpréter la fureur inattendue de Donald Trump s’appuie sur une évidence selon laquelle le président américain nouvellement élu ne faisait que traduire sur le terrain sa stratégie d’essence «antimusulmane» qu’il avait clairement annoncée dès le début de sa campagne électorale. Pour eux, il ne faut pas oublier que sa première mesure prise contre l’immigration visait sept pays arabes. Une liste noire qui, toutefois, épargnait sciemment les pays du Golfe, au moment où des associations des familles des victimes des attentats du 11-Septembre se préparaient à porter plainte contre l’Arabie Saoudite pour implication dans cette tragédie. C’est là certainement où il fallait s’apercevoir de cette duperie nommée Trump.
R. M.
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