Emmanuel Macron : «La France n’a pas à se repentir de son passé colonial»
Le candidat favori à l’élection présidentielle française a affirmé qu’il ne souhaitait pas «refouler» le passé colonial de la France, bien qu’il ne s’inscrive pas dans la «repentance». Dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique, Emmanuel Macron a atténué son propos au sujet de la colonisation, soulignant que celle-ci «a donné lieu à des violences qui ont nié l’humanité des victimes». Selon lui, la connaissance du passé «doit nous aider à construire un avenir apaisé. Apaisé dans notre pays, où les historiens peuvent nous aider à regarder notre histoire en face. Et apaisé avec nos partenaires du Sud». Le très probable futur locataire de l’Elysée veut que la France «assume la vérité» sur notre histoire commune.
Le fondateur du mouvement En Marche ! a, par ailleurs, souligné que la France «a des relations fortes avec l’Algérie, avec le Maroc mais aussi avec la Tunisie, qui sont basées sur des relations humaines et des intérêts communs majeurs». Ces trois pays du Maghreb «seront des partenaires essentiels dans le cadre de l’initiative en direction de la Méditerranée et de l’Afrique que je souhaite engager dès le début de mon mandat», a soutenu l’ancien ministre des Finances, qui annonce que sa première visite serait consacrée au Maroc s’il était élu.
Interrogé sur les relations algéro-marocaines, Emmanuel Macron a refusé de commenter, car, a-t-il affirmé, «il s’agit de deux pays souverains», précisant néanmoins qu’il croyait «profondément à l’intérêt des pays du Maghreb à coopérer davantage, à intensifier leurs relations économiques, qui restent faibles, de la même manière qu’ils développent leurs relations avec le reste du continent africain».
Le candidat d’En Marche ! a tenté de rassurer les pays du Maghreb et d’Afrique quant à la présence militaire française sur le continent. «Je veux souligner que ces forces jouent un rôle essentiel aujourd’hui dans la lutte contre le terrorisme et la prévention de crises, pour notre bénéfice collectif. Je souhaite qu’elles travaillent au renforcement des capacités sécuritaires africaines nationales et régionales», a-t-il argué, laissant entendre que la France sous sa direction maintiendrait le cap sur la politique étrangère initiée par Nicolas Sarkozy et poursuivie par François Hollande, laquelle politique est basée sur l’intervention directe dans des pays tiers avec ses conséquences désastreuses.
Tout en rejetant toute idée d’immixtion dans les affaires internes des Etats africains, Emmanuel Macron compte, cependant, «proposer un programme de renforcement des capacités des sociétés civiles dans toutes leurs composantes : fondations locales, organisations des droits de l’Homme ou de protection de l’environnement, médias, partis politiques, syndicats». Au sujet de l’immigration, Macron affirme vouloir «attirer en France les meilleurs talents du monde entier (créateurs d’entreprises, investisseurs, chercheurs ou artistes) et développer les visas de circulation pour les professionnels (entreprises, scientifiques) qui contribuent à notre développement scientifique et économique partagé».
Sarah L.
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