Grève illimitée des travailleurs de Liberté : où est passé Issad Rebrab ?
Les travailleurs du quotidien Liberté ont décidé d’en découdre avec leur direction, suite au licenciement des membres du bureau de la section syndicale. Dans une déclaration rendue publique, les travailleurs de ce quotidien qui appartient au milliardaire Issad Rebrab affirment avoir décidé d’une «grève illimitée jusqu’à ce que la direction annule les décisions de licenciement et satisfasse leurs revendications légitimes».
La section syndicale s’excuse auprès des lecteurs et des annonceurs de la non-parution du journal pour une durée illimitée. Autrement dit, Liberté ne serait pas aujourd’hui dans les kiosques ni demain, à moins que le directeur de la publication n’intervienne pour mettre un terme à ce conflit entre le syndicat et la direction.
Dans sa déclaration, la section syndicale, affiliée à l’UGTA, considère que la direction de Liberté, représentée par le directeur de la publication, Abrous Outoudert, a franchi «la ligne rouge» en licenciant abusivement les syndicalistes de l’entreprise. La décision de la direction était donc une vaine tentative d’étouffer la protestation des travailleurs qui ont tenu une assemblée générale le 10 avril dernier. La section syndicale avait alors accusé la direction de «harcèlement administratif», «d’intimidation des travailleurs et de menaces». Elle avait aussi reproché à cette même direction d’avoir trahi les accords relatifs à la convention collective et d’avoir remis en cause les acquis des travailleurs. La section syndicale avait également dénoncé l’augmentation du prix du journal, qualifiée d’une décision irréfléchie qui menace l’entreprise dans son existence.
Ce cri de détresse lancé par la section syndicale ne semble pas avoir eu l’écho souhaité auprès du propriétaire du journal, Issad Rebrab, qui, habituellement, se manifestait plus vite pour des conflits moins graves. Que cache le silence du propriétaire de Liberté ? Va-t-il opérer des changements à la tête de la direction ? On le saura bientôt.
Hani Abdi
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