Un professeur américain au sujet de l’attaque chimique en Syrie : «Washington ment !»
La propagande des médias occidentaux, qui ont tenté de relayer le gros mensonge sur la responsabilité de Damas dans l’attaque chimique de Khan Cheikhoun, près d’Idlib, en Syrie, est mise en pièces par un spécialiste américain, Theodore A. Postol, professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en science, technologie et en politique de sécurité nationale. Il a examiné le rapport de quatre pages déclassifié du Conseil de sécurité nationale (NSC) contenant les prétendues preuves accusant le président Bachar Al-Assad et l’armée syrienne d’avoir bombardé au gaz sarin Khan Cheikhoun. Theodore A. Postol, qui est également un ancien conseiller scientifique auprès du chef des opérations navales de l’armée américaine, a démonté un à un les arguments avancés par le renseignement américain, qui ont conduit à induire en erreur le président Trump et à l’amener, «en représailles», à ordonner le bombardement aérien d’une base militaire en Syrie.
Pour Theodore A. Postol, le rapport du NSC, publié le 11 avril sur les circonstances du drame de Khan Cheikhoun du 4 avril, ne donne aucune preuve démontrant que le gouvernement syrien est à l’origine de l’attaque chimique de Khan Cheikhoun, une localité sous le contrôle du front Al-Nosra, branche d’Al-Qaïda. Selon le professeur américain, la preuve principale fournie par le document se rapporte à des personnes qui sont mortes en raison des gaz toxiques présents sur le sol et non pas lancés à partir d’un avion. Autre fausse «preuve» avancée par la Maison-Blanche : la seule source de gaz sarin est le gouvernement syrien qui en posséderait.
Theodore A. Postol a également réfuté l’argument du renseignement américain, selon lequel l’imagerie infrarouge des satellites militaires avait détecté les missiles chargés de gaz chimique lors de leur impact. Ce qui n’est pas possible, a-t-il affirmé, parce qu’il n’y a pas d’explosion à l’arrivée, donc pas de lueur détectable. Il avance l’hypothèse que les gaz auraient pu être lancés du sol à l’aide de tubes de 122 mm, ce qui suppose que les auteurs de l’attaque chimique sont bien les groupes terroristes qui se trouvent dans cette zone. Il en conclut, dans un document de 14 pages, qu’après examen, le rapport de la NSC «ne contient absolument aucune preuve que l’attaque est le résultat d’un bombardement aérien».
On sait que l’AFP a interviewé Bachar Al-Assad qui a déclaré : «Nous n’avons pas d’armes chimiques, nous avons renoncé à notre arsenal il y a quelques années.» «Notre impression, a poursuivi le président syrien, est que l’Occident, principalement les Etats-Unis, sont main dans la main avec les terroristes. Ils ont fabriqué toute cette histoire afin d’avoir un prétexte pour une attaque qui n’avait rien à voir avec ce qui s’est passé à Khan Cheikhoun.» Il estime que «les Etats-Unis et l’Occident sont en cheville avec ces terroristes, ils ne sont pas sérieux dans la lutte contre les terroristes, et hier, certains de leurs hommes d’Etat défendaient Daech. Ils disaient que Daech ne possède pas d’armes chimiques. Ils défendent Daech contre le gouvernement syrien et l’armée syrienne».
Le New York Times, le Washington Post et à leur suite d’autres médias ne veulent pas dire la vérité. Ils sont connus pour être les instruments de la propagande guerrière américaine et relaient les yeux fermés les contenus des rapports des agences de renseignement qui servent à préparer des agressions contre d’autres pays, comme ce fut le cas pour l’invasion de l’Irak. Ces médias ont reproduit le mensonge contenu dans le rapport qui a servi à la Maison-Blanche pour justifier son attaque surprise contre la base syrienne, en violation du droit international. Mais ils ne diront rien de la contre-enquête réalisée par Théodore Postol, un universitaire de «chez eux», pourtant.
Houari Achouri
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