La section syndicale accuse la direction de Liberté de «mensonges et calomnies»
Le bras de fer entre la direction du quotidien Liberté et la section syndicale se poursuit. Le directeur de ce journal francophone refuse de réintégrer les membres du bureau syndical licenciés. La grève illimitée, qui touche essentiellement le service technique de ce journal, est toujours maintenue. Le quotidien Liberté, qui n’est pas paru aujourd’hui, risque d’être encore absent dans les kiosques si les responsables du journal ne trouvent pas un moyen pour contourner les grévistes.
La section syndicale est donc décidée à en découdre avec la direction qu’elle charge aujourd’hui encore dans une nouvelle déclaration. En effet, dans cette déclaration, la section syndicale estime que «la direction de Liberté a encore montré ses limites dans la gestion des conflits sociaux. Au lieu d’ouvrir le dialogue avec les représentants des travailleurs, le DP et le DAF ont accentué le pourrissement par leur attitude irresponsable et outrancière en usant de pratiques d’un autre âge». Dans la même déclaration, signée par le secrétaire général Omar Bourebaba, la section syndicale affirme que «ces responsables ont proféré des contrevérités qui frisent le ridicule». La section syndicale rejette totalement l’accusation selon laquelle elle avait bloqué le journal, le 10 avril dernier. Et elle en veut pour preuve le fait que Liberté était bel et bien sur les étals.
La section syndicale assure avoir tenu ce jour-là une assemblée générale, conformément à la convention collective et au code du travail. La section syndicale s’interroge sur le véritable bénéficiaire de ce pourrissement. Elle maintient sa dénonciation de l’augmentation du prix du journal, qu’elle considère comme «une décision suicidaire».
La direction de Liberté avait accusé les syndicalistes licenciés d’avoir pris en otage le service technique. Dans un communiqué, elle avait expliqué que «cinq personnes, auxquelles ont été notifiées des décisions de licenciement en date du 16 avril 2017, conformément à la législation, suite à une entrave au fonctionnement de l’entreprise commise sous couvert de leur qualité de syndicalistes, en date du 10 avril 2017, ont récidivé ce jour en occupant, avec d’autres travailleurs, les locaux de la PAO, empêchant de fait la confection technique du journal que la rédaction avait pourtant réalisé. En effet, en date du 10 avril 2017, les cinq personnes concernées ont bloqué, sous couvert encore une fois d’une assemblée générale (AG) des travailleurs, le fonctionnement de la PAO pendant 2 heures, alors que la direction, se basant sur l’article 174 de la convention collective, avait émis son opposition à la tenue de cette réunion pendant les heures de travail, non sans proposer la date du jeudi 13 avril à 16h pour la tenue de l’AG et même mettant à la disposition des demandeurs la salle de conférence du journal».
Ce conflit, qui a conduit à la non-parution du journal, n’a pour le moment pas fait réagir Issad Rebrab, en sa qualité de propriétaire. Habituellement très réactif à ce genre de conflits sociaux, le patron de Cevital semble être plutôt occupé à éteindre le feu de la protestation de ses travailleurs en Italie, où il est accusé de n’avoir pas tenu ses engagements.
Hani Abdi