Le fort risque d’abstention préoccupe les participants aux législatives
Au fur et à mesure que la campagne électorale avance, les candidats et les partis en course vers l’Assemblée populaire nationale relèvent dans leurs meetings de campagne la nécessité d’aller voter le 4 mai prochain.
Les appels au vote massif deviennent de plus en plus insistants. Et chaque parti a ses propres motivations de voir les Algériens sortir pour élire leurs «représentants au sein de la Chambre basse du Parlement». Les formations de l’opposition veulent ainsi faire la différence par rapport aux précédentes élections en guise de démonstration de leurs capacités mobilisatrices. Parce qu’elles ne participent pas automatiquement à tous les rendez-vous électoraux, ces partis, à l’instar du RCD, cherchent à démontrer à l’opinion nationale leur ancrage dans la société. Idem pour le FFS qui joue la carte de la reconstruction du consensus national pour un changement de cap sans grosses vagues.
Les partis du pouvoir adoptent ainsi le discours officiel selon lequel le pays est menacé de partition et il a donc besoin de stabilité institutionnelle pour lui permettre de se défendre et de se protéger contre les insistants assauts d’ennemis extérieurs. Ils conditionnent également la réussite de ces élections au taux de participation.
Ainsi, pour le parti d’Amara Benyounès, «une forte participation au scrutin du 4 mai signifiera la réussite du rendez-vous électoral, un succès qui donnera du coup davantage de légitimité et de crédibilité aux institutions élues et au gouvernement». Lors d’un meeting électoral tenu à la maison de la culture Ali-Zaâmoum de Bouira, les futurs parlementaires doivent avoir une forte assise populaire qui leur permettra d’entreprendre les réformes profondes et inévitables pour redresser l’économie du pays. «Allez en masse aux urnes le 4 mai prochain pour participer à la prise de décision dans les réformes économiques et politiques devant être opérées car le boycott ou un très faible taux de participation conduira le pays à une impasse.»
Pour le RND, la participation massive aux prochaines élections contribuera au renforcement du front interne afin de faire face aux défis de l’avenir. Ahmed Ouyahia a affirmé à Laghouat que ces élections seront déterminantes pour les changements futurs. Le premier secrétaire du FFS, Abdelmalek Bouchafa, a assuré que «la stabilité dans les domaines économique et social passent nécessairement par la résolution de la crise politique». Cette stabilité politique dépendra, selon lui, de «la reconstruction d’un consensus national impliquant tous les Algériens avec toutes leurs composantes».
Pour le SG du FLN, Djamel Ould-Abbès, le vote en masse le jour du scrutin va garantir «la préservation de la sécurité et de la stabilité, aussi bien politique qu’économique du pays». Le président de l’ANR, Belkacem Sahli, a appelé, de son côté, à «préserver la pérennité des institutions élues en leur donnant une forte assise populaire. Le président du FNA, Moussa Touati, a estimé que «l’abstention le 4 mai prochain ne servira point le changement souhaité vers le mieux alors que l’électeur pourra par son bulletin de vote sanctionner ceux qui ont nui au pays».
De son côté, le président du PLJ, Mohamed Said, a considéré que «la question de la probité morale se pose avec acuité au sein de l’administration algérienne, avec comme résultat
résulté une perte de confiance entre le citoyen et le responsable». Il faut, pour lui, «restaurer cette confiance et ouvrir la porte de l’exigence de comptes».
Ainsi, le risque d’abstention fait peur aux partis en campagne pour les législatives. Le gouvernement, qui veut également un taux de participation appréciable, mobilise les imams à travers le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, pour qu’ils incitent les citoyens à aller voter le jour du scrutin.
Hani Abdi
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