Le candidat à la présidentielle française Nicolas Dupont-Aignan : «Si on ne développe pas le Maghreb, on aura le chaos»
Dans une déclaration à la chaîne de télévision Berbère TV diffusée mardi, le candidat de Debout la France à l’élection présidentielle française, Nicolas Dupont-Aignan, a plaidé pour un «rééquilibrage» des relations entre la France et les pays du Maghreb, auxquels il réserverait son premier voyage s’il était élu, tout en œuvrant pour la relance de l’Union pour la Méditerranée, à l’arrêt depuis des années. Il estime ainsi que si «nous ne développons pas ces pays, nous aurons le djihadisme, le chaos et une immigration massive que nous ne pourrons pas digérer».
Le candidat argue du fait que la situation est fragile en Algérie, où il y a, selon ses termes, «une succession difficile», que le roi du Maroc «n’est pas dans une situation aussi solide qu’on le dit» et, enfin, que la Tunisie «fait face à une protestation sociale d’ampleur qu’exploitent les islamistes». C’est pourquoi, il veut que «tout soit parié sur le Maghreb», en se disant être le seul, parmi les candidats à la présidentielle de son pays, à «avoir conscience du danger».
Analysant la situation économique dans les pays du Maghreb, en prenant l’exemple de la Tunisie qu’il dit connaître le mieux, l’invité de Berbère TV suggère un plan Marshall pour les tirer du marasme actuel, mais toujours dans le souci de prémunir l’Europe des contrecoups du sous-développement des pays du Sud. «Vous ne pourrez pas, dira-t-il, équilibrer la Méditerranée si vous ne créez pas des millions de postes d’emplois pour la jeunesse du Maghreb.» Il propose à ce titre une relocalisation d’une partie des usines françaises en Méditerranée et de développer des partenariats. Et de poursuivre : «Tant qu’on n’aura pas créé ce pont sur la Méditerranée, on sera dans un dialogue malsain.»
Interrogé sur sa position sur l’enseignement de la langue berbère en France, le candidat se montrera plus surprenant en se proposant d’arrêter avec les subventions de l’éducation nationale pour les langues et cultures d’origine, «parce que, explique-t-il, il faut d’abord apprendre le français». Il essaiera ensuite de se rattraper en faisant l’éloge des Berbères dans l’histoire, en considérant que si on ne parle pas d’eux en France, «c’est parce qu’on survalorise les gens qui ont échoué», tout en stigmatisant les ravages d’une pensée unique en France qui, selon lui, «enferme tout le monde dans une espèce de communautarisme et crée des ghettos».
R. Mahmoudi
Comment (38)