La nièce de Marine Le Pen : «La communauté franco-algérienne est francophobe»
Les Le Pen ne portent assurément pas les Algériens dans leur cœur. Après Marine Le Pen, qui abuse de propos provocateurs et multiplie ses attaques contre l’Algérie dans sa campagne électorale pour la présidentielle française, dont le premier tour aura lieu dimanche prochain, c’est sa nièce Marion Maréchal-Le Pen qui prend le relais pour s’attaquer à la communauté franco-algérienne en France.
Ainsi, en ouverture d’un meeting de sa tante, Marine Le Pen, cette jeune parlementaire de 28 ans, qui ne connaît visiblement de l’histoire de la France que ce que ses grands-parents lui auraient raconté, qualifie les Franco-algériens de «francophobes». Développant un discours algérophobe, cette élue du Front national, connue pour sa haine envers les immigrés, particulièrement ceux issus de l’Algérie, tire à boulets rouges sur le candidat du mouvement «En marche !» à la présidentielle, Emmanuel Macron, le principal rival de sa tante, qui aurait donc, selon elle, commis un acte de haute trahison envers sa patrie en qualifiant la colonisation de l’Algérie de «crime contre l’humanité».
«Emmanuel Macron s’adresse visiblement à la communauté franco-algérienne francophobe, j’imagine», a-t-elle soutenu. Cherchant à séduire les nostalgiques de l’Algérie française et les familles des harkis encore nombreux en France, Marion Maréchal-Le Pen, qui est très proche de la ligne dur de son grand-père, Jean-Marie Le Pen, un ancien tortionnaire durant la guerre de Libération nationale, affirme ainsi devant la foule que «dire que la colonisation est un crime contre l’humanité est une violence inouïe contre la France».
Pour elle, Emmanuel Macron, qui avait tenu ce propos lors de sa visite en Algérie, a fait preuve d’un «manque d’estime» envers son pays, la France, en dénonçant la colonisation, que sa tante, Marine Le Pen, considérait comme «bénéfique» pour les Algériens. «Emmanuel Macron s’inscrit dans la repentance d’Etat, sur les traces de Jacques Chirac, insulte la France à l’étranger, en parlant de barbaries et de crimes contre l’humanité commis en Algérie durant la colonisation», a-t-elle dit, considérant cela comme inacceptable «de la part d’un homme qui aspire à diriger ce pays qu’il méprise et qu’il méconnaît manifestement dans son histoire».
«Avec Marine Le Pen, je vous assure que nous ne serons pas la génération qui s’excuse. Avec nous, il n’y aura pas de repentance d’Etat et avec nous, l’histoire ne sera pas un outil de propagande politique d’auto-flagellation», a assuré Marion Maréchal-Le Pen, qui vise ainsi les pieds-noirs, les harkis et les anciens soldats de l’armée coloniale qui avaient servi en Algérie. Un discours purement électoraliste, à forte charge raciste et xénophobe.
Sonia Baker
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