Air Algérie, Sonatrach, Sonelgaz : le grand malaise
La situation dans le secteur économique public ne cesse de se dégrader. Les principales entreprises étatiques connaissent un grand malaise, accentué par les grandes incertitudes liées à la crise financière qui secoue le pays. Les travailleurs de différentes branches d’activités relevant de ces sociétés stratégiques expriment par divers moyens leur mécontentement. Menace de grève par-ci, sit-in par-là, des catégories entières de travailleurs des groupes Sonelgaz et Sonatrach, qui se considèrent comme marginalisées, s’organisent pour réclamer leurs droits.
C’est ainsi que les employés des différentes unités d’exploitation des raffineries de Sonatrach protestent contre leur statut et se considèrent «lésés» par rapport à d’autres salariés aux mêmes qualifications, compétences et diplômes. Aujourd’hui, ceux de la raffinerie de Skikda ont donné un signal fort aux responsables du secteur en observant dans la matinée un rassemblement de dénonciation de leur situation jugée «inacceptable». Cette catégorie de travailleurs demande en effet de passer de la catégorie 17 à la catégorie 21, conformément aux dispositions d’un décret présidentiel en date de 2014 définissant l’évolution catégorielle des salariés du groupe.
Les travailleurs de Hassi R’mel aussi sont en colère. A Sonelgaz, la situation n’est pas moins inquiétante. En mars dernier, le syndicat national autonome des travailleurs de ce groupe qui emploie plus de 90 000 salariés a menacé de recourir à une grève illimitée si les responsables de cette société et du secteur en général n’accèdent pas à leurs nombreuses et diverses revendications. Parmi les revendications de ce syndicat, il y a l’augmentation des salaires à hauteur de 50%, la régularisation des contractuels et le respect des libertés syndicales.
A Air Algérie, après les pilotes de ligne, le personnel naviguant et commercial, c’est au tour des techniciens de la maintenance de monter au créneau pour menacer d’aller vers une grève illimitée qui paralyserait cette compagnie qui connaît de graves difficultés financières et organisationnelles. Ainsi, le Syndicat national des techniciens de la maintenance avion (SNTMA) a fait part des conclusions de l’assemblée générale des techniciens de maintenance tenue il y a trois jours de cela. Le personnel du service maintenance avait voté à l’unanimité, d’après ce syndicat, l’option d’une grève illimitée. Ils font part de leurs revendications à la direction de la compagnie aérienne et décident d’attendre sa réponse. Ces travailleurs revendiquent l’amélioration de leurs conditions de travail, mais aussi de leurs salaires. Le service maintenance d’Air Algérie connaît beaucoup de problèmes et de difficultés qui remontent à plusieurs années.
Ces manifestations de colère sont symptomatiques du profond malaise qui règne dans les grands groupes publics. Une situation qui n’augure rien de bon pour l’avenir, surtout pour les deux groupes Sonatrach et Sonelgaz qui emploient à eux seuls plus de 200 000 salariés. Il est à rappeler que les trois entreprises en question ont connu des changements de responsables au cours de ces deux dernières années.
Hani Abdi
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