Le magazine The Economist s’interroge sur l’avenir de l’Algérie après Bouteflika
Le très sérieux magazine britannique The Economist consacre un article à l’Algérie dans sa livraison de cette semaine. Ce magazine, très coté à l’international, revient sur la situation politique et économique du pays, sur le président Abdelaziz Bouteflika, son état de santé et son poids politique en tant que facteur de stabilité d’un pays sorti difficilement de sa guerre contre le terrorisme.
The Economist s’interroge d’emblée si l’Algérie vit réellement la stabilité ou plutôt la stagnation. Evoquant les diverses rumeurs sur l’évolution de l’état de santé du président Bouteflika, souffrant de séquelles d’un AVC depuis 2013, ce magazine britannique assure que «M. Bouteflika est considéré par de nombreux acteurs en Algérie comme une force stabilisatrice du pays». Mais il relève en même temps ses très rares apparitions médiatiques. The Economist évoque dans ce sillage l’annulation de la visite d’Angela Merkel qui devait avoir une audience avec lui.
Ce magazine estime ainsi que cette situation pèse lourdement sur le climat politique en Algérie. Il reprend dans ce contexte les craintes exprimées par plusieurs partis politiques, notamment de l’opposition. Pour The Economist, les élections du 4 mai prochain sont un test pour le pouvoir, qui, dans la nouvelle constitution adoptée en 2016, a considérablement renforcé les pouvoirs de l’APN. Mais tout dépendra, selon ce magazine, du personnel politique qui y siègera après l’élection du 4 mai prochain.
The Economist met en avant les sérieux problèmes économiques qui vont s’aggraver durant les prochaines années si les dirigeants ne changent pas de cap. Il rappelle que les exportations en hydrocarbures continuent de baisser, faisant remarquer que, jusque-là, le rythme de la réduction des dépenses publiques ne suit pas celui de la baisse des recettes pétrolières et gazières. Si les indicateurs économiques sont au rouge, The Economist estime que les Algériens demeurent «prudents» et ne contestent pas «de manière significative» les dirigeants du pays. Ainsi, pour ce magazine, la stabilité sera sérieusement menacée «le jour où M. Bouteflika décèdera». Autrement dit, il considère que l’après-Bouteflika est plein d’incertitudes pour le pays.
Sonia Baker
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