L’économie alternative est encore loin
Par Kamel Moulfi – La conjoncture paraît bonne, alors que la campagne électorale pour les législatives aborde sa phase finale avant le scrutin du 4 mai. Pour le premier trimestre de l’année, les deux voyants économiques «extérieurs» – le cours du baril de pétrole et le déficit commercial de l’Algérie – donnent des indications positives. L’un résiste et ne descend pas au-dessous des 50 dollars de référence pour le budget et l’autre tend à se réduire avec une baisse de 50% par rapport à ce qu’il était à la même période l’an passé. Les commentaires sur l’évolution de ces facteurs qui déterminent l’état de notre économie, et par conséquent, la vie quotidienne de la masse des Algériens, sont marqués par une diversité d’opinions qui justifie qu’un vrai débat soit instauré en permanence sur ces questions.
Près de trois ans après l’amorce, en 2014, de la tendance baissière qui a frappé le prix du pétrole sur le marché international, les exportations des hydrocarbures continuent de fournir l’essentiel des revenus du pays. Elles ont représenté 94,73% du total des exportations au premier trimestre. L’économie alternative est encore loin et les exportations hors-hydrocarbures ne montrent pas encore de vrais signes de décollage. Le déficit commercial a été réduit grâce aux mesures de rationalisation des importations et non pas du fait d’un accroissement des ventes à l’étranger de produits algériens. L’Algérie ne créé pas encore suffisamment de richesses. C’est une évidence qui saute aux yeux.
Qu’est-ce qui empêche la production algérienne de réaliser des progrès en quantité et en qualité ? Le triptyque de «blocage» qui a été incriminé depuis toujours – foncier, banques, administration – a bon dos. Seulement, on apprend que les crédits à l’économie, dont 70% sont des financements destinés à l’investissement, ont augmenté de 16% en 2016 ; les responsables à tous les niveaux ne cessent de répéter que le foncier ne pose plus de problèmes ; quant à l’intervention de la «bureaucratie», elle a été sérieusement neutralisée. Alors, où est le problème ? N’y a-t-il pas, comme un ver dans le fruit, des carences cachées que les experts n’arrivent à situer ou dont ils ne veulent pas parler ?
K. M.
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