Virée pour avoir utilisé l’expression Sahara Occidental
Une journaliste d’une chaîne de télévision privée marocaine a été suspendue pour avoir utilisé à l’antenne l’expression Sahara Occidental, occupé par le Maroc depuis 1975, ont rapporté des médias. L’expression Sahara Occidental a été utilisée lors d’une émission diffusée vendredi soir par la responsable de la production et de la présentation, Soumia Dghoughi, qui a été «immédiatement suspendue» par la chaîne Médi1 TV, a-t-on précisé de mêmes sources. Mme Dghoughi, citée lundi par l’AFP, a expliqué dimanche soir avoir appris la nouvelle par les médias et s’est dit «étonnée de ne pas avoir été contactée auparavant par la chaîne».
Durant l’année 2016, l’ONG Amnesty International (AI) a dressé un bilan accablant sur la situation de la liberté d’expression au Maroc. Selon AI, la répression des journalistes est chose courante au Maroc. «Plusieurs journalistes ont été poursuivis par les autorités et inculpés pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression», a-t-elle dénoncé. L’ONG a cité dans ce sens Ali Anouzla «qui risque jusqu’à 20 ans d’emprisonnement» et sept autres journalistes et militants qui encourent des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
L’an dernier, trois journalistes marocains – Driss Bennani, Karim Boukhari et Mohammed Boudarham – ont été condamnés à un mois de prison avec sursis et une amende commune pour avoir évoqué le dossier de la police au Maroc.
Dernière colonie en Afrique, le Sahara Occidental est occupé par le Maroc depuis 1975. Il est inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Un cessez-le-feu supervisé par une force de maintien de la paix de l’ONU (Minurso) est intervenu en 1991.
R. I.
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