Elections législatives : qu’est-ce qui fait courir Saïd Sadi ?
Longtemps absent de la scène politique, l’ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, sillonne le pays en pleine campagne électorale pour les élections législatives du 4 mai prochain.
Sadi n’est nullement candidat à ces élections, ni cadre dirigeant du RCD pour participer à sa campagne. D’ailleurs, ses sorties ne sont pas organisées par la formation politique qu’il a fondée en 1989. De Tizi Ouzou à Bouira, en passant par Alger, cette personnalité nationale, qui a marqué le paysage politique pendant deux décennies, multiplie les conférences-débats. Bien que souvent sur des thématiques liées à l’histoire et à l’identité algérienne, ses conférences ont tout de même une forte charge politique. A chaque intervention, Saïd Sadi apporte son regard sur la situation générale du pays. En abordant, par exemple, la question identitaire dans une conférence à Tizi Ouzou, Saïd Sadi a évoqué le système politique algérien qui empêche toujours l’épanouissement de la culture amazighe même après son officialisation consacrée dans la nouvelle Constitution. Il dénonce ainsi l’hégémonie linguistique imposée par les détenteurs du pouvoir. Il prévient contre le chaos en préparation et appelle à un sursaut national patriotique afin de redresser la barre et d’éviter le pire pour la nation.
Tentant de sortir du carcan kabyle, Saïd Sadi livre sa vision et ses solutions aux maux dont souffre le pays. D’une intervention à l’autre, d’une rencontre à l’autre et d’une interview à l’autre, Saïd Sadi décortique et explique ce qui s’apparente à son «projet de société» pour une Algérie «sans haine, ni intégrisme». Saïd Sadi fait son come-back dans une conjoncture pleine d’incertitudes.
Depuis plus d’une année, des rumeurs insistantes, appuyées par des déclarations de personnalités politiques, parlent de «négociations en cours» entre l’ex-président du RCD et le pouvoir en place. Le retour tonitruant de Saïd Sadi sur la scène politique intervient au moment où la question de l’unité nationale devient récurrente dans le discours politique des dirigeants du pays et des partis du pouvoir.
Cette question se pose dans un contexte marqué par la montée en puissance du mouvement séparatiste dirigé de l’étranger par Farhat Mehenni. Saïd Sadi est-il appelé à jouer un rôle à l’avenir ? Son retour politique sera-t-il durable ? Se prépare-t-il à des échéances particulières, lui qui s’est déjà présenté deux fois à l’élection présidentielle (1995 et 2004) ? On le saura bientôt.
Hani Abdi
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