Maîtrise de l’énergie : un accord algéro-français reconduit
L’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue) et l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) ont signé, ce mardi à Alger, un mémorandum de coopération en faveur de l’efficience énergétique.
Reconduit pour la quatrième fois depuis 2003, cet accord a été paraphé par le directeur général de l’Aprue, Mohamed Salah Bouzeriba, et le président de l’Ademe, Bruno Lechevin, en présence de la secrétaire générale du ministère de l’Energie, Fatma Zohra Cherfi, en marge du 2e Séminaire sur l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment. «C’est un accord d’une durée de trois années, portant essentiellement sur des aspects techniques et réglementaires tels que le renforcement des échanges d’expertise et de la formation et l’accompagnement des efforts engagés pour développer des industries locales de matériaux de construction moins consommatrices d’énergie», a expliqué Bouzeriba.
Selon lui, l’efficacité énergétique est actuellement l’un des grands enjeux économiques, sachant que le bâtiment est l’un des secteurs dont la consommation en énergie a un impact significatif sur la consommation globale d’énergie du pays (42% de la consommation globale). De ce fait, a-t-il poursuivi, l’amélioration de l’efficacité énergétique dans ce secteur en pleine expansion constitue un axe prioritaire. En outre, cet accord prévoit une coopération axée autour d’un soutien à la création et au développement de point info-énergie en Algérie, l’appui à l’Observatoire de la maîtrise de l’énergie et la mise en œuvre du Plan d’action d’efficacité énergétique dans le bâtiment et d’autres secteurs d’activités tels les transports, l’industrie et les collectivités locales, avec un appui financier des banques sous forme de «crédits verts», a-t-il ajouté.
Il a également fait savoir que 500 ingénieurs algériens avaient été formés sur les nouvelles techniques relevant de ce domaine. Pour sa part, Lechevin a relevé que le partenariat entre les deux parties dans la maîtrise et l’efficacité énergétique datait d’une trentaine d’années, signalant que le mémorandum signé, mardi, allait prendre une «nouvelle dimension» qui se focalisera essentiellement sur l’aspect de l’information et de la sensibilisation dans le sens où les comportements en matière de consommation d’énergie devraient changer, en incitant tous les acteurs économiques à s’impliquer dans cette nouvelle vision d’efficacité énergétique.
De son côté, la secrétaire générale du ministère de l’Energie a rappelé que l’Algérie s’était engagée depuis plusieurs années dans une coopération institutionnelle exemplaire et durable en faveur du développement et de la promotion de l’efficacité énergétique sous ses différents volets, en particulier dans les constructions, ajoutant que cette coopération était fructueuse de par la mise en place d’outils de suivi et d’évaluation des programmes d’efficacité énergétique.
Elle a avancé que le processus de transition énergétique allait aboutir progressivement à un mix énergétique qui tienne compte, notamment, des ressources énergétiques les plus disponibles et abordables. Selon elle, les efforts engagés dans ce sens se tiennent dans un contexte particulier qui s’appuie sur un nouveau modèle de croissance économique adopté par les pouvoirs publics dont l’un des objectifs, dans le domaine énergétique, est d’assurer une transition énergétique permettant de stabiliser à 3% la croissance de la demande annuelle de l’énergie et de développer une industrie locale des équipements et des composants.
Par ailleurs, elle a rappelé le Programme de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique à l’horizon 2030 qui vise la mise en service de 22 000 MW en énergie verte dont 60% dédiés au photovoltaïque. Cet ambitieux programme, a-t-elle ajouté, est destiné à répondre aux besoins du marché national en électricité tout en économisant 63 millions de tep, et à réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 193 millions de tonnes de CO2 et aussi à créer 200 000 nouveaux postes d’emploi.
R. E.
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