ONS : l’inflation grimpe et le prix du pétrole peine à remonter
Selon les dernières données chiffrées de l’Office national des statistiques (ONS), le taux d’inflation s’établit, à fin mars, à 7%. Une évolution de 1,6% par rapport à la même période de 2016. Cette hausse de l’inflation se traduit par l’augmentation des prix à la consommation par rapport à la période allant d’avril 2015 à mars 2016.
L’ONS précise que la variation mensuelle des prix à la consommation, c’est-à-dire l’évolution de l’indice du mois de mars 2017 par rapport à celui de février 2017, a été de +1,6%. «Sur la base de la variation mensuelle des prix à la consommation, les prix des biens alimentaires ont affiché une hausse de 1,8% en mars par rapport à un mois plus tôt, induite particulièrement par le relèvement des prix des produits agricoles frais», soutient-il.
Les chiffres de l’ONS renseignent ainsi sur la hausse des prix des fruits et légumes mais aussi des viandes blanches. Ainsi, indique cet Office, «les prix des produits agricoles frais se sont caractérisés par un relèvement de 3,8%, traduisant une augmentation des prix de la viande de poulet (+12,6%), des fruits (+7,8%), des légumes (+8%) et de la pomme de terre (+9,8%)». La viande rouge et les œufs ont connu une légère baisse, -0,7% pour le premier produit et -4,8% pour le second.
Cette baisse des prix de la viande rouge s’explique par, notamment, la diminution de la demande, liée aux craintes suscitées par la fièvre aphteuse apparue dans certaines régions et à l’abattage préventif qui a fait augmenter l’offre de ce produit sur le marché. Les prix relatifs aux loisirs qui demeurent très rares enregistrent une stagnation. Ceux des logements, en revanche, connaissent une légère hausse de 0,9%. Les prix des meubles et articles d’ameublement de +0,2% ont augmenté de 0,3% et les transports et les télécommunications de 0,6%. Globalement, l’Algérien perd de son pouvoir d’achat en raison de cette hausse multiple des prix à la consommation et de la stagnation des salaires.
Cela intervient dans un contexte de morosité économique, dans un pays très affecté par la baisse des prix du pétrole. Les cours de l’or noir se maintiennent difficilement au-dessus de la barre des 50 dollars, grâce à la réduction des quotas d’exportation des pays membres de l’Opep. En effet, le baril de Light Sweet Crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, gagnait 23 cents à 49,46 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en juin, prenait 25 cents à 51,85 dollars.
Les ministres de l’Opep tiendront, fin mai à Vienne, leur réunion semestrielle. Ils discuteront à cette occasion de l’opportunité de prolonger au-delà de juin, et jusqu’à la fin de l’année, l’accord de réduction de la production conclu l’an dernier pour doper les cours. L’impact de cet accord a cependant été mis à mal par la hausse de production aux Etats-Unis. Et la révision à la hausse des réserves d’hydrocarbures en mer de Barents, en Norvège, risque d’impacter négativement le marché pétrolier.
Sonia Baker
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