Campagne électorale : la démesure et le délire d’Ould-Abbès
Au fur et à mesure que la campagne électorale avance, le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, sombre dans l’approximation, le délire et les promesses utopiques.
Jouant à fond la carte de la légitimité historique, le patron du FLN s’approprie tous les symboles de l’Histoire contemporaine de l’Algérie. D’un meeting à l’autre, d’une rencontre à l’autre et d’une sortie médiatique à l’autre, le SG de l’ex-parti unique revendique la paternité du FLN sur l’Algérie indépendante et sur toutes les réalisations positives accomplies ces cinquante dernières années.
Ainsi, pour Djamel Ould-Abbès, «le 1er Novembre 1954, c’est le FLN ; l’indépendance, c’est le FLN ; l’Etat, c’est le FLN ; le pétrole, c’est le FLN…» Il réclame également l’appartenance de toutes les grandes figures de l’Histoire de l’Algérie au FLN. Confondant délibérément entre le FLN historique, qui appartient à tous les Algériens, et le nouveau FLN né au lendemain de l’indépendance de l’Algérie qu’il dirige aujourd’hui, Djamel Ould-Abbès tente de tirer profit de la place qu’occupe le FLN historique dans le cœur des Algériens pour gagner les prochaines élections législatives.
Lors de son meeting à Biskra, Djamel Ould-Abbès est remonté plus loin dans l’Histoire pour réclamer l’appartenance d’Okba Ibn Nafaâ au FLN. Décédé en 683 à Biskra, cette figure guerrière de l’époque des Omeyyades n’a, bien évidemment, rien à voir avec le FLN. Mais Ould-Abbès veut «coller» le FLN à tout ce qui représente quelque chose pour les Algériens qui semblent tourner le dos à ces élections législatives. Il met en avant «le rôle du FLN dans la libération du pays puis dans la bataille de la construction», soulignant ainsi que son parti était «le fondateur de l’Etat algérien et son épine dorsale qui a enfanté de grands hommes».
Le SG du FLN ne se fatigue pas malgré les scandales qui l’ont éclaboussé et la polémique qui enfle sur son «passé» révolutionnaire. Il continue de sillonner le pays en faisant des promesses pour le moins utopiques. Ainsi, il promet le bien-être des Algériens qu’il n’a pas réalisé avec un pétrole à plus de 120 dollars. Et il assure que son parti va poursuivre l’exécution du programme du chef de l’Etat, «tendant à la prospérité des Algériens» en se basant sur l’unité du territoire national et du peuple».
Sonia Baker
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