Bouteflika : «La liberté de la presse n’est restreinte par aucune forme de censure préalable»
Le président Bouteflika adresse, en ce 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, un message à la corporation dans lequel il rappelle à la fois les progrès que connaît le secteur, mais aussi les sacrifices consentis par les professionnels, notamment durant la période du terrorisme.
Il appelle d’emblée les professionnels du secteur et tous les Algériens à être fiers des étapes franchies en matière d’information et de liberté d’expression, «valorisant le riche parcours de la profession qui a enregistré de nombreux martyrs du devoir national durant les années du terrorisme abject». Le chef de l’Etat a ainsi rendu hommage aux martyrs du devoir national, hommes et femmes, «plus de cent victimes de la barbarie du terrorisme abject dont le seul tort a été d’accomplir leur mission d’information».
Le président Bouteflika poursuit dans son message en soulignant que «cette mission assumée par les journalistes algériens a permis de démontrer au monde entier que le peuple algérien, en dépit de l’isolement quasi-total dans lequel il faisait face aux affres de la tragédie nationale, était attaché à la sécurité et à la stabilité de son pays, à sa reconstruction et à son développement». Il parle ainsi d’un peuple «qui a pu, en effet, panser ses blessures et réunir ses rangs, grâce à Dieu et en privilégiant la politique de la concorde civile et de la réconciliation nationale».
Le chef de l’Etat est également revenu sur les progrès que connaît la liberté d’expression, avec notamment l’élaboration de textes consacrant la liberté d’expression et les droits des journalistes et des citoyens à une information professionnelle. «La Constitution amendée et approuvée l’année dernière est la meilleure illustration. L’article 50 de la Constitution amendée stipule que la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d’information est garantie», relève le premier magistrat du pays, qui assure dans ce sillage que «la liberté de la presse n’est restreinte par aucune forme de censure préalable». «La diffusion des informations, des idées, des images et des opinions en toute liberté est garantie dans le cadre de la loi et du respect des constantes et des valeurs religieuses, morales et culturelles de la nation», ajoute encore le chef de l’Etat, qui précise que le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté.
Il considère que la responsabilité de hisser le journalisme à des niveaux supérieurs de professionnalisme n’incombe pas à l’Etat seul. C’est surtout, selon lui, la responsabilité des établissements publics et privés qui doivent superviser directement le travail des journalistes et œuvrer au respect de toutes les lois régissant et régulant la profession. Il y a également le rôle majeur de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, déjà opérationnelle, et de l’Autorité de régulation de la presse écrite, qui attend d’être installée. Le président de la République dit compter «sur ces deux instances pour le suivi et l’accompagnement du discours médiatique afin de préserver le pays de toute instrumentalisation politique et partisane et de manière à ce que les composantes de l’identité du peuple algérien soient un legs socioculturel commun à l’abri des luttes et différends politiques». Leur mission est de veiller à ce qu’il y ait en permanence un discours médiatique «empreint de sérénité et de pondération».
Sonia Baker
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