Des élus démissionnent du FFS à Bordj Bou Arréridj
Plusieurs élus locaux ont démissionné du FFS à Bordj Bou Arréridj. Ces élus, dont le président de l’APC, Mourad Beldjoudi, et ses deux adjoints, Hamza Fendi et Farid Khichane, ont motivé leur acte de démission du plus vieux parti de l’opposition par l’exclusion des vrais militants représentatifs dans cette wilaya.
Contestant le choix de la direction nationale de la liste de candidats aux législatives dans cette wilaya, ces élus ont vivement dénoncé le fonctionnement du parti qu’il est, selon eux, aux antipodes de tous les principes démocratiques. Ils regrettent que «les apparatchiks de la direction nationale se suffisent d’une représentation symbolique à la traîne et obéissante».
Ces élus démissionnaires affirment que le FFS a complètement changé de politique et de stratégie. Pour eux, le parti du défunt Hocine Aït Ahmed ne compte plus «ni sur les militants ni sur un ancrage populaire quelconque pour accéder aux Assemblées électives». Pour eux, le plus vieux parti de l’opposition «adopte une démarche simplifiée faite d’arrangements souterrains, de compromission avec le pouvoir et d’octroi de quotas». «L’opinion publique locale se souviendra pour longtemps que les deux sièges occupés par les députés du FFS durant cette mandature ont été le fruit d’un arrangement politique avec l’administration. C’est cette même administration qui a fait subir toutes sortes d’injustices et de pressions sur les élus et militants du FFS pour avoir dénoncé cette compromission. La cascade de procès en justice contre les élus et maires du FFS en est la preuve, le silence des instances du parti en est une autre», écrivent-ils dans une déclaration.
Ces élus démissionnaires ont décidé de rejoindre armes et bagages le candidat d’un autre parti politique, à savoir le RND d’Ahmed Ouyahia. «Devant la persistance de ces manœuvres dilatoires de l’administration locale qui tente d’imposer ses valets locaux comme représentants de notre wilaya aux législatives, nous avons décidé et en concertation avec le mouvement associatif local, les militants et les sympathisants du FFS d’apporter notre soutien actif à la candidature de Smail Benhamadi», déclarent-ils, considérant que «cette candidature portée par de larges pans de la population locale inspire confiance et redonne espoir, les préoccupations citoyennes sont si nombreuses que seule la crédibilité des personnes est capable de les surmonter».
Cette démission va être un coup dur pour les candidats FFS dans cette wilaya, déjà mise à mal après l’affaire des affiches aux femmes sans visage qui ont provoqué une vive polémique. Une polémique qui a poussé le FFS à apporter des clarifications dans un communiqué. Tout en retirant ces affiches, le plus vieux parti de l’opposition a affirmé qu’il s’agissait d’une «malencontreuse» technique qui aurait «escamoté» les photos des candidates. «Le FFS a ordonné le retrait immédiat de cette affiche et condamné vigoureusement ce type de procédés incompatible avec les principes et valeurs du parti», ajoute-t-on.
Le communiqué rappelle l’engagement du FFS «en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes», son «respect de la dignité intrinsèque de la citoyenne algérienne» et son «inscription dans l’idéal émancipateur du mouvement de libération nationale qui a vu les Algériennes s’engager dans la lutte d’une manière héroïque qui leur a valu l’admiration du monde entier nous interdisent de tolérer de telles pratiques indignes de notre Histoire, de notre projet politique et de nos ambitions dans le monde».
Sonia Baker
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