Emmanuel Macron persiste et signe : «Oui, la France a commis des crimes en Algérie !»
Lors de sa confrontation avec sa rivale dans la course à l’Elysée, hier soir, Emmanuel Macron a maintenu ses propos sur la colonisation qui ont suscité un vent d’indignation dans la classe politique française. «Oui, la France a commis des crimes contre l’humanité aussi bien en Algérie que lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver contre les juifs», a martelé le dissident du Parti socialiste et fondateur du mouvement En Marche !
Emmanuel Macron s’est référé à une déclaration de l’ancien président Jacques Chirac qui a admis que les affres subies par la communauté juive de France sous le régime fasciste de Vichy étaient un crime et que la France se devait de le reconnaître en tant que tel. Macron a donc appuyé les propos qu’il a tenus lors de sa visite en Algérie, affirmant que la colonisation a constitué «un crime contre l’humanité», rappelant à sa rivale du Front national que des horreurs ont bel et bien été commises durant cette période de l’histoire de France. Marine Le Pen a tenté de déstabiliser son interlocuteur, mais en vain, faute d’arguments et paraissant elle-même gênée et peu sûre d’elle, en raison du passé peu glorieux de son père durant la guerre d’Algérie à laquelle il a pris part.
Néanmoins, et abordant la question du terrorisme, Emmanuel Macron a clairement laissé entendre qu’il ne dérogerait pas à la politique étrangère actuelle de la France. «Je ferai la guerre à la Syrie et à l’Irak», a-t-il lancé à l’endroit de Marine Le Pen, dans une tentative de rassurer l’opinion publique française sur la position de fermeté et d’intransigeance que le candidat adopterait s’il était élu Président, face à la menace islamiste. Ce à quoi la candidate du Front national a répondu par une proposition absurde qui a dû faire rire plus d’un. «Je rétablirai les frontières et je chargerai les douaniers d’arrêter les terroristes», a-t-elle, en effet, déclaré, démontrant ainsi son ignorance totale des modus operandi des terroristes de plus en plus sophistiqués et brutaux et des moyens titanesques que nécessite une lutte efficace contre ces hordes sauvages.
Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen a été bien en deçà du niveau des précédentes joutes verbales entre les candidats à l’Elysée. On est loin des échanges entre un Mitterrand et un Chirac ou un Giscard d’Estaing incisifs, maîtrisant leurs sujets et opposant des arguments imparables à leur adversaire.
De quoi la France de demain sera-t-elle faite avec cette nouvelle génération de dirigeants ? Le risque est grand que les troubles dans les banlieues, tellement redoutés par les services de sécurité français, deviennent réalité si jamais Marine Le Pen était élue. D’aucuns, jusques et y compris dans la classe politique française, évoquent la probabilité d’une «guerre civile» en France. Qui l’eut cru ?
Karim Bouali
Comment (82)