Le FFS et le RCD en recul dans leurs fiefs historiques
Le Front des forces socialistes (FFS) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), deux partis à fort ancrage en Kabylie, ont obtenu des résultats inférieurs à leurs attentes et à leur potentiel traditionnel à Tizi Ouzou et à Béjaïa.
A égalité avec 4 sièges chacun, ces deux partis, connus pour être bien implantés dans ces deux wilayas et même à Alger, sont en recul par rapport aux scores enregistrés lors de leur dernière participation. Le FFS avait obtenu, en 2012, 6 sièges à Béjaïa et 7 sièges à Tizi Ouzou, sans la participation du RCD. En 2007, le RCD, qui était seul, sans son principal rival le FFS, avait obtenu 7 sièges à Tizi Ouzou et 4 sièges à Béjaïa. Ces résultats confirment ainsi le constat fait par de nombreux observateurs selon lequel ces deux partis, fortement présents dans cette région, sont en perte de vitesse face au grand parti du boycott des élections, puisque le taux de participation dans ces deux wilayas – 17% à Tizi Ouzou et 18% à Béjaïa – est le plus faible du pays.
Leur recul est également perceptible ailleurs, en dehors de la Kabylie. Ce recul du FFS et du RCD ne s’explique pas uniquement par le fort taux d’abstention. Il est également lié à la présence de listes indépendantes conduites par des dissidents de ces formations politiques qui restent des personnalités politiques très connues dans la région, à l’instar de l’Alternative citoyenne de Norreddine Aït Hamouda, qui était tête de liste RCD aux législatives 2007. La liste de Aït Hamouda a pu obtenir 1 siège. L’autre liste indépendante, qui a gagné un siège, c’est celle conduite par Belkacem Benbelkacem.
A Alger, où ils sont également bien ancrés, le FFS et le RCD ont perdu du terrain au profit des partis du pouvoir (RND, FLN) mais aussi au profit des islamistes qui ont décroché en tout 11 sièges. Ces deux formations du courant démocrate viennent ainsi derrière les formations du pouvoir mais aussi des alliances islamistes.
Le RCD a décroché 4 sièges à Alger. Le FFS en a eu 3. Ces deux formations peuvent mettre leurs mauvais résultats sur le dos des abstentionnistes mais l’argument n’est pas suffisant. Il s’agit de résultats qui doivent être bien médités.
Hani Abdi
Comment (29)