Le grand «parti» des bulletins blancs
Par Hani Abdi – Après les abstentionnistes, c’est le «parti» des bulletins blancs et nuls qui s’est illustré lors de ces élections législatives, sans une véritable surprise. Ainsi, plus de 2 millions de bulletins blancs et nuls ont été glissés dans l’urne, jeudi 4 mai pour les élections législatives : 2 109 917. Avec 24,47% des votants, le taux de ces bulletins ne choisissant aucun des 60 partis ni aucune des 168 listes indépendantes a, en effet, atteint un niveau record, dépassant celui enregistré en 2012 (1 704 047).
Ce nombre de bulletins blancs et nuls est extrêmement élevé, voire historique, en ce sens qu’il dépasse celui des voix décrochées par le parti en tête de ces élections législatives, à savoir le FLN. Il est aussi important, car il représente le double des voix obtenues par 25 formations politiques.
Si les abstentionnistes, qui sont plus de 14 millions, refusent clairement de s’inscrire dans un processus électoral «inutile et biaisé», à leurs yeux, ceux qui ont choisi le vote blanc ou le bulletin nul ont, eux aussi, exprimé leur rejet du personnel politique en lice dans cette compétition électorale.
Sur les 23 251 503 inscrits, seulement 6 514 282 électeurs ont donné leur voix à la soixantaine de partis ayant pris part à ce rendez-vous électoral. C’est tout simplement un discrédit total pour la classe politique. Ainsi donc, la future Assemblée populaire nationale (APN), appelée à voter des lois de plus en plus antisociales à cause de la crise, jouit d’ores et déjà de très peu de légitimité populaire. Sa tâche s’annonce ainsi rude.
H. A.
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