L’ambassadeur de Tunisie à Alger convoqué suite aux déclarations de Riadh Mouakher
L’ambassadeur de Tunisie à Alger, Abdelmadjid El-Ferchichi, a été reçu ce jour au ministère des Affaires étrangères où il lui a été demandé de fournir des clarifications au sujet des déclarations attribuées au ministre tunisien des Affaires locales et de l’Environnement, Riadh Mouakher, en marge de la conférence «Tunisie, espoir en Méditerranée», organisée par la fondation Craxi, à Rome le 4 mai courant, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères parvenu à notre rédaction. «Il a été signifié, à cette occasion, à l’ambassadeur tunisien que ces propos à l’égard de l’Algérie ont suscité des interrogations, autant au plan populaire qu’au plan officiel», ajoute le communiqué. Intervenant à Rome lors de la conférence suscitée, le ministre tunisien avait voulu faire passer l’idée que la Tunisie est une sorte d’asile de paix entouré de pays problématiques, en s’en prenant à l’Algérie et à la Libye. «Quand on me demande où se situe la Tunisie, je ne vous cache pas que je préfère répondre qu’elle se trouve sous l’Italie. C’est mal vu de dire que la Tunisie se trouve entre l’Algérie, un pays communiste, et la Libye, un autre pays qui fait peur», avait-il déclaré sur le ton de la dérision. Rapportée par Algeriepatriotique, l’information a soulevé une vague d’indignation aussi bien en Algérie qu’en Tunisie.
La déclaration du ministre tunisien a suscité une vive réaction des lecteurs qui ont été très nombreux à réagir, mais également d’un grand nombre de citoyens tunisiens qui ont appelé leur ministre à démissionner pour préserver la relation fraternelle qui lie les deux peuples.
En 2015, le président tunisien en personne. Béji Caïd Essebsi, s’était empressé de nier l’existence de terroristes tunisiens et d’insinuer que le problème viendrait plutôt de l’Algérie voisine, lorsque son pays avait été la cible d’une série d’attentats sanglants. «Il y a un Algérien derrière chaque groupe terroriste repéré en Tunisie», avait-il soutenu. Son ministre de la Défense, Farhat Horchani, avait, par la suite, pris le relais et soutenu notamment la thèse selon laquelle la Tunisie serait «victime de ses voisins» et que «le terrorisme provient d’Algérie et de Libye». Une thèse défendue peu de temps avant à Tunis par l’ancien président français Nicolas Sarkozy.
L’Algérie n’avait, alors, pas eu à répondre à ces attaques car, peu de temps après, le monde avait appris, effaré, que les Tunisiens constituaient, en réalité, l’un des plus grands contingents étrangers du groupe terroriste Daech en Libye, en Syrie et en Irak.
Karim B.
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