Sofiane Djilali : «L’abstention massive est un rejet total du régime en place»
Le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, ne revendique pas le fort taux d’abstention enregistré lors des élections législatives du 4 mai dernier. Commentant les résultats de ces élections que sa formation a activement boycottées, Sofiane Djilali assure n’avoir aucunement la prétention de parler au nom des 17 millions d’Algériens qui ont «exprimé leur colère et leur soif du changement par leur refus de se rendre aux urnes».
«Nous avons suivi la volonté de l’écrasante majorité du peuple, lassé et dégoûté par ce pouvoir qui enfonce le pays dans l’impasse et dans une crise multidimensionnelle», a souligné Djilali lors d’une conférence de presse qu’il a animée au siège de son parti conjointement avec Karim Tabbou, président de l’UDS (non agréé) et d’autres personnalités politiques ayant appelé au boycott de ce scrutin. «Si nous avons refusé de participer à ces élections, c’est beaucoup plus pour ne pas servir d’alibi à un pseudo-processus électoral. Nous savions qu’il s’agirait d’une simple opération de distribution de quotas fixés selon le degré d’allégation au pouvoir», explique le président de Jil Jadid, qui invite le pouvoir à tirer les leçons de ce fort taux d’abstention qui n’est que la conséquence directe de la «gestion chaotique» des dirigeants en place.
«Contrairement à une partie de l’opposition qui a décidé de renoncer à ses exigences de transparence des élections, nous étions intransigeants sur ce point-là», soutient-il, considérant que la situation est «intenable» pour le pouvoir qui va avoir du mal, à cause de la crise, à «entretenir toutes ses clientèles prédatrices».
Le président de Jil Jadid évoque dans ce contexte l’effacement du chef de l’Etat. Pour lui, le président Bouteflika apparaissait le jour du vote comme très affaibli et ne donnait pas l’impression d’un président qui exerçait pleinement sa fonction. Le président de Jil Jadid estimait nécessaire d’appeler à l’application des dispositions constitutionnelles relatives à l’incapacité à assumer la fonction présidentielle. Sofiane Djilali voulait ainsi relancer l’appel déjà lancé en 2014 par des personnalités politiques pour la destitution du président de la République.
Hani Abdi
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