La participation au prochain gouvernement sème la discorde au sein du MSP
La question de la participation au prochain gouvernement divise le Mouvement de la société pour la paix (MSP). Si le président de cette formation proche des Frères musulmans, Abderrezak Mokri, préfère laisser la décision au conseil consultatif qui se réunira dans les prochaines semaines, son rival et ex-premier responsable du MSP, Aboudjerra Soltani, exprime un autre avis, celui de l’impératif de siéger dans le futur gouvernement, «dans l’intérêt suprême du pays».
Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, Soltani réitère sa position antérieure à l’élection législative, selon laquelle la place du parti du défunt Mahfoudh Nahnah est au sein du gouvernement et non pas dans l’opposition. Une position qui correspond à l’objectif pour lequel a été créé le MSP. Aboudjerra Soltani met en avant, bien évidemment, les défis majeurs qui doivent être relevés à tous points de vue afin de faire sortir l’Algérie de cette situation de crise et garantir sa sécurité et sa stabilité, dans un contexte régional plein de périls.
Pour cet ex-président du MSP, qui semble piaffer d’impatience de voir sa formation regagner «sa» place au sein de l’Exécutif, il est plus que nécessaire de constituer un gouvernement de coalition nationale fort par son élargissement à toutes les formations politiques afin qu’il puisse faire face à la crise. Cette sortie d’Aboudjerra Soltani fait réagir l’actuel président du MSP, qui l’invite, d’ailleurs, à la retenue et au respect des structures et des instances de décisions du parti.
Pour Abderrazak Mokri, «ce n’est ni à Aboudjerra Soltani ni à moi de décider d’un tel engagement». Le chef du MSP, qui, dans le sillage des révoltes arabes, a fait basculer le MSP dans l’opposition, assure que la question du retour au gouvernement sera soumise aux membres du conseil consultatif du parti, seuls habilités à trancher.
La tension monte ainsi d’un cran entre ces deux poids lourds du MSP. La rivalité entre les deux hommes n’est pas sans conséquences sur l’état d’esprit des cadres du parti. Et l’alliance conclue entre le MSP et le Front du changement (FC) risque de peser sur les choix à venir. La raison est que le FC, dirigé par Abdelmadjid Menasra, est également favorable à une participation au sein d’une coalition gouvernementale. La guéguerre entre Soltani et Mokri peut se traduire par des changements au sein du MSP, qui prépare un congrès de réunification avec le FC de Menasra l’été prochain. Soltani va-t-il remporter cette nouvelle «bataille» sur un Abderrezak Mokri qui se dit à titre personnel contre l’intégration du gouvernement ?
Hani Abdi
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