Dossier – Les législatives confirment la débacle des islamistes
L’Alliance des partis islamistes – composée du Mouvement de la société pour la paix (MSP) dirigé par Abderrezak Mokri et du Front du changement (FC) créé par Abdelmadjid Menasra, transfuge du MSP – a obtenu 33 sièges lors des élections législatives du 4 mai dernier.
L’alliance HMS-FC a recueilli 393 632 voix, soit 6,08% des suffrages exprimés. Mais si on établit une proportion tenant compte des paramètres que l’administration récuse, à savoir l’intégration des bulletins nuls et des non-votants (abstentions), et si on divise le nombre de voix recueillies par le nombre d’Algériens inscrits au corps électoral, à savoir 23 251 503 électeurs, on obtient seulement 1,69% de voix en faveur de l’Alliance HMS-FC.
En 2012, l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), composée des partis islamistes MSP, Ennahda et El-Islah, avait obtenu 475 049 voix aux élections législatives, soit 5,09% des suffrages exprimés. Ce score a permis à l’Alliance d’obtenir 47 sièges, dont 15 femmes. On se souvient que cette Alliance avait fait du bruit le jour de l’investiture de la nouvelle Assemblée. Son mouvement de protestation contre les résultats des élections législatives du 10 mai 2012 avait été fortement médiatisé. Cependant, le véritable score obtenu par l’Alliance islamiste ne justifie point tout le tapage fait à l’époque. Pour preuve. L’AAV a obtenu 475 049 voix, soit 5,09% des votants. Mais ce score, comparé au nombre d’électeurs inscrits en 2012 et qui était de 21 645 841 électeurs, nous montre que l’AAV ne revendique que 2,19% de l’ensemble du corps électoral algérien.
L’Alliance islamiste nouvelle HMS-FC de 2017, qui est présentée comme la troisième force politique, après le FLN et le RND, n’a pas fait mieux que sa précédente de l’AAV en 2012, et ce, ni en nombre de voix ni en nombre de sièges obtenus. Ces lectures décalées des chiffres de ces élections nous permettent de dire que les islamistes continuent de manger leur pain noir depuis qu’ils ont pris la décision de sortir du gouvernement pour se solidariser avec leurs «frères» dans ce qui fut appelé le «printemps arabe». De manière bien plus générale, le courant islamiste n’a plus de projet politique viable à proposer aux Algériens afin de les amener à se mobiliser derrière ses listes.
Ramdane Yacine
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