Manuel Valls : le «traître fossoyeur» du PS
Par Mrizek Sahraoui – L’entreprise de démolition du Parti socialiste, Manuel Valls, «le traître fossoyeur» du PS, selon les militants, lui a donné corps au lendemain de la sortie du livre Un président ne devrait pas dire ça, les secrets d’un quinquennat, paru chez Stock.
Un livre coécrit par deux journalistes du journal Le Monde dans lequel étaient retranscrites les interviews que leur avait accordées François Hollande pendant son mandat. Arrivé à point nommé, l’ouvrage, qui «ne correspond pas à l’idée que je me fais de l’incarnation de l’autorité de l’Etat», accusait alors le candidat déchu de la Belle alliance populaire, dut acculer le président sortant et le pousser à la sortie, laissant un boulevard au futur candidat de la primaire. Une confrontation au terme de laquelle celui-ci donnera, après l’avoir perdue, sa parole d’en respecter les règles. Il n’en fut rien.
Manuel Valls est resté sans broncher, à la marge du combat qui faisait rage, et silencieux tout au long de la campagne de Benoît Hamon, le candidat de la gauche, le camp de l’ex-Premier ministre, donc. Pis encore, reniant la parole donnée, il a appelé à soutenir Emmanuel Macron dans la bataille des premier et second tours, tout en espérant recueillir les dividendes une fois la victoire du candidat d’En Marche ! acquise.
Seulement voilà, après avoir déclaré, mardi 9 mai, «le PS est mort», des propos aussitôt recadrés par Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, affirmant «il faut nous dépasser, mais abandonner ce que nous sommes, ça nous ne pouvons pas le faire», Manuel Valls s’est vu refuser l’investiture sous la bannière de «La République en marche», la nouvelle appellation d’En Marche !, le mouvement initié par (son) ex-ministre de l’Economie, il y a un plus d’une année.
Pour avoir voulu se recycler dans le camp des vainqueurs, Manuel Valls se retrouve, finalement, sur le banc des accusés, en attente d’être «déféré devant la Commission des conflits», a précisé, mercredi 10 mai, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste.
La politique, c’est aussi des principes, des valeurs et des résolutions. Celles qui imposent le renouveau par «le changement des usages et des visages», avait précisé Emmanuel Macron alors qu’il était encore candidat. Avant la traversée du désert, l’ex-Premier ministre méditera l’adage : Pierre (ou Manuel) qui roule n’amasse pas mousse.
M. S.
(Paris)
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