Macron : huitième président sous la Ve République française
Après la passation de pouvoir qui a duré plus longtemps que de coutume, le nouveau président a livré son premier discours dans lequel il s’est voulu déterminé à «protéger la France et les Français et à mettre en œuvre une politique nouvelle».
Conscient de la responsabilité qui est la sienne, et mesurant la gravité du moment, marqué à la fois par la déliquescence de la classe politique et le délitement des partis traditionnels, Emmanuel Macron a assuré : «Je veillerai à ce qu’il y ait un renouvellement démocratique.»
En réponse aux nombreuses attentes du peuple, le président a promis que «les citoyens auront voix au chapitre, ils seront écoutés». Face aux difficultés auxquelles les Français se sont heurtés ces dernières années, contre le chômage, pour parer aux problèmes économiques, et au regard de la menace terroriste qui pèse sur la sécurité nationale, «il faut agir de manière juste et efficace pour notre peuple», a déclaré le successeur de François Hollande, dans son allocution donnée dans la salle des fêtes du château de l’Elysée, devant ceux qui l’ont accompagné durant cette longue marche vers la présidence, les présidents du Conseil constitutionnel et du Sénat et les élus de la région Île-de-France.
Dans son discours, Emmanuel Macron a évoqué ce que serait, sous sa mandature, le rôle de la France, «une France forte qui sache inventer l’avenir», a-t-il encore indiqué.
La question de l’Europe et l’état du monde, thèmes centraux autour desquels avait tourné la campagne et sur lesquels s’est jouée la victoire, ont été évoqués par le nouveau chef de l’Etat et non moins patron du nouveau parti La République en Marche. «Le monde et l’Europe ont aujourd’hui, plus que jamais, besoin de la France», a-t-il poursuivi. Et d’ajouter : «L’Europe dont nous avons besoin sera refondée.»
Au lendemain de l’euphorie des soirs de victoire et après son investiture, Emmanuel Macron devra, selon nombre d’observateurs de la vie politique française, se rendre à l’évidence. Il verra ressugir sans doute la réalité politique qui poindra avec ses difficultés, ses exigences et ce qu’elle pourrait induire comme renoncement, déception, et promesses impossibles à tenir, estiment certains politologues français.
D’aucuns considèrent que balayer, en effet, d’une chiquenaude des décennies de pratiques ancrées dans les mœurs relève d’un pari inatteignable. Pour preuve, la conception de la liste (en stand by pour ne pas gâcher la cérémonie d’investiture) des candidats pour les élections législatives des 11 et 18 juin prochain a montré ses limites à cette démarche novatrice que le nouveau président dit porter. L’on estime que ce dernier devrait faire face aux corporatismes et aux habitudes, et la réussite de son quinquennat passera d’abord par la capacité des uns et des autres à adopter des comportements transgressifs et transcendants.
De Paris, Mrizek Sahraoui
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