Côte d’Ivoire : les tirs nourris de mutins reprennent à Abidjan et Bouaké
Les tirs des soldats mutins ont repris lundi à Abidjan après une accalmie le week-end, alors que l’état-major des armées a annoncé une «opération militaire» pour rétablir l’ordre à Bouaké, ville du centre du pays toujours tenue par les mutins qui continuent de tirer à l’arme lourde, selon des témoins.
«Depuis 4h (heure locale et GMT) des tirs nourris sont entendus dans le camp militaire d’Akouédo» dans le quartier de Cocody, selon des riverains, qui ajoutent que toutes les voies d’accès du camp ont été bloquées et les tirs se poursuivent.
Plusieurs travailleurs qui tentaient de rejoindre le Plateau, quartier administratif et des affaires, ont dû rebrousser chemin, a-t-on constaté.
A Bouaké, où les mutins ne désarment pas depuis l’éclatement de la crise, malgré les appels de l’état-major les exhortant à rentrer dans les casernes et des menaces de «sanctions disciplinaires sévères», des tirs nourris étaient également entendus lundi matin. Dimanche soir, le chef d’état-major des armées ivoiriennes, le général Sékou Touré, a annoncé qu’une «opération militaire» était «en cours» à Bouaké pour «rétablir l’ordre».
Au moins huit personnes ont été blessées par balle dimanche à Bouaké, où des mutins ont tiré pour empêcher une manifestation de la population contre leur grogne, et plus d’une dizaine d’autres personnes ont été molestées et tabassées.
La mutinerie a enregistré son premier mort avec le décès dimanche d’un ex-combattant blessé par balle vendredi lors d’une descente punitive des mutins.
Les mutins, d’anciens rebelles ayant porté Alassane Ouattara au pouvoir, réclament le reliquat de la prime de 12 millions de francs CFA (24 000 dollars) promis à chacun des 8 500 soldats qui avaient pris part à la mutinerie en janvier, paralysant le pays pendant près d’une semaine. Selon les mutins, le gouvernement a déjà versé 5 millions de francs CFA (10 000 dollars) et le reste devait être payé à échéance mensuelle à partir du mois de mai.
Contre toute attente, jeudi, une délégation de soldats reçue par le président Alassane Ouattara a annoncé que les soldats renonçaient «définitivement» à «toute revendication d’ordre financier». La déclaration a mis le feu aux poudres et déclenché une nouvelle mutinerie avec pour point d’orgue Bouaké, où les mutins déterminés scandent «l’argent ou la mort».
Agence
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