Le Soudan et Omar Al-Bachir rentrent dans les rangs américains
Le Soudan devrait être retiré bientôt de la liste américaine des pays abritant et soutenant le terrorisme. Le renseignement américain confirme dans un rapport adressé cette semaine au Congrès que «Khartoum respecte un certain nombre de conditions qui ouvrent la voie à la levée des sanctions qui lui ont été imposées depuis plus de vingt ans». Washington soumettra le Soudan à une sorte d’évaluation qui prendra fin le 12 juillet pour juger son sérieux et son niveau d’engagement dans la lutte contre le terrorisme et le règlement de ses conflits internes.
En janvier, le ministère soudanais des Affaires étrangères avait exprimé son regret de voir les citoyens soudanais inclus dans la liste émise par le président américain, Donald Trump, interdisant l’entrée aux Etats-Unis à un certain nombre de citoyens de pays musulmans. «Il est vraiment regrettable que l’interdiction intervienne à un moment où les deux pays franchissent une étape historique dans la levée des sanctions économiques et commerciales contre le Soudan et travaillent à développer les investissements et des projets pour le bénéfice des populations des deux pays», avait-il déclaré.
Dans la même déclaration, Khartoum avait également appelé les Etats-Unis à supprimer le Soudan de sa liste noire des pays soutenant le terrorisme. Il n’est pas à écarter que ce retrait annoncé soit en réalité une récompense de Washington pour services rendus. Le soutien apporté par le président, Omar Al-Bachir, à l’Arabie Saoudite dans sa guerre au Yémen a en tout cas été bien perçu à Washington.
En tout cas, le chef de l’Etat soudanais n’a pas raté une occasion, ces dernières années, de faire comprendre aux Américains qu’il était rentré dans les rangs et qu’il était prêt à devenir un de leurs sous-traitants en Afrique. Pour donner des gages de sa bonne volonté, il avait d’ailleurs commencé par éjecter les islamistes du pouvoir.
Sadek Sahraoui
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