Les recettes de l’Opep chutent de 15% en 2016
Les revenus pétroliers des pays membres de l’Opep se sont établis à environ 433 milliards (MDS) de dollars en 2016 contre 509 MDS de dollars en 2015, soit une baisse de 15%, un taux jamais atteint depuis 2004, selon des données de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (AIE) publiées, lundi, à Washington.
Les recettes à l’exportation des 13 pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole ont principalement subi l’effet de la chute des prix de pétrole et, dans une moindre mesure, la diminution de leurs niveaux d’exportation de brut, précise l’agence américaine.
Les revenus pétroliers de 2016 incluent également les recettes à l’exportation réalisées par l’Iran que l’Agence américaine n’a pas intégre dans ses rapports précédents entre 2012 et 2015, période où ce pays membre de l’Opep était soumis à un embargo pétrolier renforcé.
Les revenus de l’Arabie Saoudite ont avoisiné les 133 MDS de dollars en 2016, représentant un tiers des recettes globales à l’exportation de l’Organisation, suivie de l’Irak (54 MDS de dollars), des Emirats arabes unis (47 MDS de dollars), du Koweït (37 MDS de dollars) et de l’Iran (36 MDS de dollars).
L’EIA table, toutefois, sur une amélioration des revenus de l’Opep à 539 MDS de dollars pour 2017 et à 595 MDS de dollars pour 2018, un rebond qui sera soutenu par une hausse prévue des cours de pétrole sur les marchés internationaux. Les revenus de l’Organisation ont déjà atteint 179 MDS de dollars de janvier à avril 2017.
Notons que l’Opep s’apprête à prendre une décision concernant la reconduction ou non de la réduction de 1,2 million de barils/jour de sa production prise en septembre dernier à Alger afin de soutenir le prix du baril. Plusieurs pays membres de l’Opep ont déjà donné leur accord pour le prolongement de la durée de cet accord. L’Arabie Saoudite, membre de l’Opep, et la Russie, hors Opep, sont les moteurs de cet accord.
Le ministre saoudien de l’Energie, Khalid Al-Falih, et son homologue russe, Alexandre Novak, se sont engagés à «faire tout ce qu’il faut» pour réduire les stocks mondiaux et les ramener à leur moyenne d’il y a cinq ans. Ils ont dit avoir bon espoir de rallier à leur cause des pays producteurs autres que ceux qui font déjà partie de l’accord de réduction en cours. Autrement dit, ils pensent à des pays comme le Mexique dont les parts de marché représentent 3,48% de la production mondiale.
L’Algérie, pour sa part, œuvre depuis des semaines à s’assurer que tous les pays membres de l’Opep acceptent de prolonger l’accord de réduction. Si les pays de l’Opep et non Opep ne prolongent pas cet accord, qui prendra fin en juin prochain, le marché pétrolier va être fortement impacté.
Ramdane Yacine