L’islamiste Mokri tombe le masque : «Le MSP doit être prêt à prendre le pouvoir»
Une semaine après avoir reçu de manière officielle l’offre de participer au futur gouvernement, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri, explique dans une tribune publiée sur le site du parti pourquoi sa formation politique n’intégrera pas le futur Exécutif. Cet islamiste inféodé à l’AKP turc de Recep Tayyip Erdogan, qualifie la proposition d’Abdelmalek Sellal de «tactique» qui vise à discréditer le MSP afin qu’il soit associé aux méfaits de la politique du gouvernement. «Par son insistance à avoir au sein du gouvernement notre formation politique, le pouvoir « en fin stratège » veut « contrôler » davantage l’avenir, après avoir réussi à s’emparer du passé et du présent des Algériens». Pour Abderrezak Mokri, ceux qui veulent voir le MSP au sein du gouvernement ne cherchent pas à développer le pays, ni à satisfaire les besoins du peuple mais à mieux servir leurs intérêts étroits. Il estime que le pouvoir ne veut pas d’un MSP crédible aux yeux du peuple qui pourrait s’avérer comme l’alternative en cas de grave crise et de troubles dans le pays.
Mokri considère que la crise socio-économique du pays va s’aggraver davantage en l’absence de solutions efficaces et risque de provoquer un soulèvement populaire qui ferait tomber le pouvoir en place. Et, selon lui, conscient de ce risque, le régime en place œuvre à «décrédibiliser la première force politique réelle du pays que constitue notre mouvement». Ainsi, Abderrezak Mokri dit refuser que «le MSP prenne le train en marche, sans même connaître sa destination».
Pour lui, le MSP n’a pas été créé pour servir de caution à un pouvoir dépourvu de toute légitimité. «Le MSP, pour lui, doit se préparer pour prendre le pouvoir au cas où le régime en place tomberait sous la colère du peuple.» Abderrezak Mokri a lancé dans ce sillage des piques à son adversaire au sein du parti, à savoir Bouguerra Soltani, fervent défenseur de l’option de la participation au gouvernement.
Soltani œuvre activement et de l’intérieur du parti pour le retour du MSP au gouvernement. Mokri l’attaque, sans le citer, en dénonçant ce qu’il qualifie d’«intellectuels égoïstes qui cherchent à dominer le paysage politique par des idées futiles et inconsistantes».
A travers cette tribune, Abderrezak Mokri délivre un message clair, celui de son refus de laisser «entraîner» sa formation dans cette aventure périlleuse. Il donne ainsi un avant-goût de ce que serait la réunion du conseil consultatif du parti, qui interviendra juste après l’annonce des résultats définitifs des élections législatives par le Conseil constitutionnel. Il œuvre d’ores et déjà à mettre Bouguerra Soltani en minorité pour que le Conseil consultatif puisse délibérer en défaveur de l’option de la participation au prochain gouvernement transpartisan.
Hani Abdi
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