Démissions, exclusions, redressements : plusieurs partis sont en crise
Dix jours après les élections législatives, plusieurs partis, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, connaissent de fortes tensions internes. Du FLN de Djamel Ould-Abbès au RCD, en passant par le MSP, les partis politiques s’enfoncent dans des situations de crise.
Au FLN, la «vieille garde» de l’ancien ministre Abdelaziz Belkhadem se remet en branle, les proches de l’ex-secrétaire général du parti, Amar Saïdani, agissent dans les coulisses et les mécontents du mouvement de redressement, sous la houlette d’Abdelkrim Ababa, reprennent du service. Des rumeurs circulent sur un éventuel départ «volontaire» de l’actuel secrétaire général, Djamel Ould-Abbès, qui est pour tous ces mécontents «l’un des artisans de l’échec du FLN aux dernières élections législatives». Cela même si M. Ould-Abbès n’a pas donné l’impression d’un homme démissionnaire ou sur le point de partir. Au contraire. Il se montre sûr de lui, défend son bilan et qualifie les résultats des législatives de «positifs». Mais le secrétaire général du FLN reste sous la pression de la contestation à quelques mois d’un nouveau rendez-vous électoral.
Au RCD, c’est un P/APC qui quitte ce parti, mécontent des choix notamment relatifs aux dernières élections législatives, lors desquelles le RCD n’avait pu obtenir que 9 sièges sur l’ensemble du territoire national. Et il n’est pas le seul à démissionner de ce parti dirigé par Mohcine Belabbas. Avant lui, il y a eu d’abord la démission de Noureddine Aït Hamouda, qui a entraîné avec lui plusieurs autres départs. Ils avaient dénoncé la gestion «catastrophique et antidémocratique, l’état de déliquescence et la délinquance politique dans lesquels se débat le parti, réduit aujourd’hui à un club d’amis, voire un registre de commerce au profit d’un seul homme».
Le MSP est menacé d’implosion après la division des cadres du parti sur l’offre d’intégrer le gouvernement. L’aile radicale, incarnée par Abderrezak Mokri, déclare la guerre à Abou Djerra Soltani et ses fidèles, favorables, eux, à une participation au prochain gouvernement. Ce parti, qui a jusqu’à présent su préserver sa cohésion malgré les dissensions internes, est au bord de l’explosion. Les mauvais résultats obtenus aux dernières législatives attisent ainsi les divisions.
Le Parti des travailleurs risque également de connaître de nouvelles tensions internes. Le député sortant Salim Labatcha, qui était derrière le mouvement de redressement lancé fin 2015, œuvre depuis quelques jours à regrouper tous les cadres marginalisés ou carrément exclus comme lui du parti pour tenter d’éjecter l’inamovible Louisa Hanoune, a-t-on appris de sources sûres.
Ainsi donc, plusieurs formations connaissent de sérieux problèmes internes. Ces tensions au sein de plusieurs partis renseignent sur le grand malaise qui règne dans la classe politique. Elles donnent aussi une première explication du taux élevé d’abstention. Discrédités en interne, les partis n’ont presque plus de vitrines à présenter au grand «public».
Hani Abdi
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