Trump pâle copie d’Obama
Par R. Mahmoudi – L’Administration américaine a annoncé que le président américain Donald Trump prononcera dimanche à Riyad un discours qui s’articulera autour d’«une vision pacifique de l’islam», discours à travers lequel le nouvel homme de la Maison-Blanche réitérera «l’engagement» de Washington vis-à-vis des pays musulmans. Trump devrait intervenir devant les dirigeants de plus d’une cinquantaine de pays musulmans, parmi lesquels figure l’Algérie, qui sera représentée par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah.
Selon toujours le communiqué de la Maison-Blanche, Donald Trump accentuera son discours sur «la nécessité de faire face aux idéologies radicales». Un discours qui rappelle, jusque dans ses termes, le fameux discours prononcé en 2009 au Caire par l’ex-président Barack Obama, un discours adressé aux musulmans qui ambitionnait de dissiper la méfiance suscitée par les expéditions américaines en Afghanistan et en Irak. Il rappelle également l’engagement solennel pris par George W. Bush, qui, dès 2001, promettait d’aider les pays musulmans à promouvoir «un islam modéré» pour endiguer le déferlement du fondamentalisme. Une politique qui devait mener, dix ans plus tard, à l’encouragement déclaré de la montée au pouvoir des partis islamistes issus de la secte des Frères musulmans, présentée par les faiseurs d’opinion américains et occidentaux comme l’antidote à l’idéologie d’Al-Qaïda et de son succédané Daech, né, faut-il le rappeler, de l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis en 2003.
Cela confirme la thèse selon laquelle «l’anticonformiste» et «populiste» président américain, dont c’est le premier voyage à l’étranger depuis son investiture, n’a plus le choix que de s’aligner sur la politique étrangère qui a toujours été celle de l’establishment. Après avoir fait miroiter une «révolution» dans les relations des Etats-Unis avec le reste du monde, et notamment avec le monde musulman, et promis d’être implacable contre le danger terroriste issu de la mouvance islamiste, il a fini par reprendre la même stratégie qui consiste à privilégier les intérêts de son pays dans la région, en conservant ses rapports d’alliance avec des pays comme l’Arabie Saoudite, en le choisissant pour s’adresser à l’ensemble des musulmans.
Le choix de programmer l’inauguration dans la capitale saoudienne même d’un centre dédié à «la lutte contre le radicalisme et à la promotion de la pensée modérée», au terme de son intervention dimanche, est une caution délibérée à un régime dénoncé pourtant, y compris à Washington, comme étant le principal pourvoyeur de l’idéologie salafiste dans le monde. En définitive, la nouvelle pax americana n’a rien de radicalement novateur.
R. M.
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