Retrait de la candidate Leila Aïchi : première faille dans le mandat Macron
Si, sur le plan interne, Emmanuel Macron semble avoir maîtrisé l’entrée en matière, à l’international, il lui faudra donner les gages d’un aiguillage clair sur ce que sera la politique africaine de la France sous la nouvelle ère qui s’ouvre. Une politique empreinte de respect mutuel et qui promouvrait les relations bilatérales, celle portée, non pas par les barbouzes de la France-Afrique, mais par une diplomatie officielle qui devrait intégrer dans sa feuille de route les intérêts de chacun, loin d’éluder les zones d’ombre, comme par le passé. Une feuille de route précise qui ne plie pas devant les lobbies et autres injonctions.
Dans le cas d’espèce, le retrait de l’investiture, sous les couleurs du nouveau Président, de la sénatrice Leila Aïchi dans la 9e circonscription des Français de l’étranger donne un avant-goût de ce que sera l’approche d’Emmanuel Macron s’agissant des relations entre la France et les pays du Maghreb. Fléchir, en effet, devant la pression qu’ont exercé tous les lobbyistes pro-marocains n’est pas de nature à rassurer sur le renouvellement des pratiques de ses prédécesseurs. Pour avoir simplement soutenu la position de l’ONU sur le Sahara Occidental, Leila Aïchi s’est attiré les foudres du royaume chérifien et se voit, à la dernière heure, retirer sa candidature et ne pas figurer sur la liste des candidats investis par le mouvement La République en marche.
Dès l’annonce de la candidature de la sénatrice franco-algérienne Leila Aïchi, sur proposition du Modem de François Bayrou, le transfuge du PS, M’jid El-Guerrab, un Franco-Marocain qui a quitté le navire socialiste en plein naufrage pour un éventuel repositionnement dans le mouvement de Macron, a immédiatement fait se mouvoir quelques éléphants socialistes, ceux-là mêmes qui ont et qui bénéficient de la générosité et des largesses du roi, dans le but d’empêcher coûte que coûte la validation de l’investiture de la sénatrice de Paris.
A ce rythme, il est fort à parier que le renouvellement des usages, un élément majeur du discours du nouveau président, n’est en réalité qu’une promesse qui n’engage que ceux à qui celle-ci est destinée.
De Paris, Mrizek Sahraoui
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