Moscou contre une «Otan arabo-islamique» : «Cela provoquera davantage de chaos»
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, estime que la création d’une Otan arabo-musulmane, sur le modèle de l’Alliance atlantique actuelle, n’aidera pas à résoudre les problèmes complexes du Moyen-Orient. «La meilleure solution pour régler des conflits est d’agir collectivement. Une nouvelle Otan ne fera que compliquer la situation», a insisté le chef de la diplomatie russe lors d’une conférence de presse animée conjointement aujourd’hui avec son homologue chypriote, Ioannis Kasoulidis.
Questionné sur la position de la Russie concernant le prochain sommet américano-islamique à Riyad et la possibilité qu’il y a de voir le président américain Donald Trump appuyer l’initiative consistant à créer une alliance arabo-islamique, M. Lavrov a répondu : «Vous connaissez notre position sur la question. Nous sommes par principe contre l’idée de résoudre des problèmes internationaux qui touchent tout le monde par la création d’alliances militaires fermées.»
Le ministre russe des Affaires étrangères a fait savoir que son pays part du principe que «les problèmes complexes qui affectent le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ne peuvent être réglés que sur une base collective, globale et avec la participation de tous les acteurs». Cela doit se faire, a-t-il ajouté, sans aucune tentative d’isoler quelqu’un. Lavrov a souligné l’importance de prévenir les tentatives d’attiser les rivalités ethniques et religieuses entre les pays de la région.
A préciser que le Washington Post a rapporté récemment que l’Administration Trump et certains pays arabes étaient en train de négocier la mise en place d’une nouvelle alliance militaire au Proche-Orient. Basée sur le principe de l’Otan, selon lequel une attaque contre l’un ou plusieurs des membres est considérée comme une attaque contre tous, la nouvelle organisation devrait réunir l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte, la Jordanie, et aura pour objectif de «faire face à leur adversaire commun, l’Iran», avait indiqué le média américain. En cas de réalisation de ce projet, ajoute la même source, les Etats-Unis et Israël s’engageraient à accorder à l’alliance leur aide militaire et en matière de renseignement, sans toutefois faire partie du bloc.
Sadek Sahraoui
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