Emmanuel Macron se soumet aux lobbies dès après son élection : qui dirige la France ?
Le mouvement d’Emmanuel Macron, La République en marche, a multiplié ces derniers temps les couacs, surtout depuis l’annonce de la liste des candidats en marche vers le palais Bourbon. Certains, ayant trouvé un grand écho médiatique, relèvent de l’amateurisme des équipes en charge des investitures, mais d’autres, nettement moins médiatisés, sont carrément le fruit des fortes pressions qu’ont exercé différents lobbies sur la décision du nouveau président en matière de choix des possibles futurs parlementaires.
L’affaire du retrait de la candidature de la sénatrice franco-algérienne Leila Aïchi, un scandale auquel la République en marche et le Modem de François Bayrou doivent donner des explications claires, témoigne de la persistance des usages et des façons de faire datant du passé. Le fait que la commission nationale des investitures de La République en marche se soit pliée et le Président n’ait pas pu arbitrer le cas de la 9e circonscription des Français de l’étranger, prouve clairement que les sphères d’influence à la solde du royaume chérifien, au premier rang desquelles figure l’auguste président de l’Institut du monde arabe, sont très puissantes.
Plusieurs fois épinglé sur la gestion catastrophique dudit institut et à maintes reprises cité par la presse hexagonale dans des affaires classées sans suite faute de plaintes et de témoignages, comme par hasard, où il est soupçonné de participer à des soirées, accompagné de compères tout aussi folâtres, se livrant à leurs frasques aux frais et sous l’œil bienveillant du roi, Jack Lang, le lobbyiste en chef, ne rate jamais l’occasion de porter la petite voix du royaume.
Dans l’espoir de replacer l’ami et frère M’jid El-Guerrab, qui, lui, avait initialement convoité la 9e circonscription des Français de l’étranger sous les couleurs du PS, une région où est finalement investi Didier Le Bret, compagnon de Mazarine Pingeot, fille de feu Mitterrand, Jack Lang a fait des pieds et des mains pour empêcher Leila Aïchi d’y postuler. Une investiture «choquante, inacceptable et inadmissible», selon le porte-voix du Maroc.
Ils sont nombreux ces hommes politiques français à plaider la cause marocaine (parfois à l’opposé des intérêts de la France) et à œuvrer, pour certains dans l’ombre, ouvertement pour d’autres, à contourner les résolutions de l’ONU s’agissant notamment de la dilapidation et de la vente illégale des richesses sahraouies sur le marché international.
En lien étroit avec le sulfureux Mohamed Bechari, qui a posté sur les réseaux sociaux des photos avec l’ami député en vacances au Maroc, le député européen Gilles Pargneaux, autre sujet majeur de sa majesté, aurait, a rapporté le journal La voix du Nord, sacrifié l’Institut lillois d’éducation permanente (Ilep) au profit de l’Institut Avicenne à Tourcoing, dont Bechari est président.
Très actif au Parlement européen, Gilles Pargneaux, dont la préoccupation majeure devait être sa région, les Hauts-de-France (l’une des plus pauvres de France), «croit qu’intégrer le Sahara Occidental dans la discussion au cours du débat UE-Maroc n’est pas pertinent».
Si un président élu au suffrage universel n’arrive pas à s’affranchir de tels groupes de pression, qui sont pour la plupart mus, non pas par l’intérêt national, mais plus enclins à défendre des intérêts occultes, c’est à se demander légitimement qui dirige la France ?
De Paris, Mrizek Sahraoui
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