Gouvernement : Chakib Khelil convoite-t-il le poste de Premier ministre ?
Après son retour tonitruant en mars 2016, Chakib Khelil, dont le nom est cité dans l’affaire de Saïpem toujours en instruction en Italie, veut devenir Premier ministre. Dans un long entretien accordé au journal El-Hiwar, dans lequel il a l’habitude d’intervenir pour lancer des messages, l’ex-ministre de l’Energie le plus controversé détaille sa «vision» et sa «stratégie» pour, dit-il, «une Algérie prospère».
Totalement ignoré après sa longue tournée dans les zaouïas, Chakib Khelil dit haut et fort qu’il est intéressé par le poste de Premier ministre. Après une année d’attente, Khelil se remet au devant de la scène médiatique dans le but, visiblement, d’attirer l’attention de ceux qui l’ont fait revenir et l’ont absout de toute poursuite judiciaire. Cet ex-ministre de l’Energie, limogé en 2010 par le président Bouteflika suite aux scandales de corruption qui éclaboussaient plusieurs hauts responsables de Sonatrach, vise donc la place d’Abdelmalek Sellal. Et il tente de démontrer qu’il a le profil et qu’il est le mieux indiqué dans ce contexte de crise pour conduire l’action gouvernementale.
Chakib Khelil dit n’avoir reçu aucune offre dans ce sens, mais fait sa propre offre de service. «Je suis prêt à occuper n’importe quel poste de responsabilité afin d’aider mon pays à se relever de cette crise», affirme Chakib Khelil. S’il est choisi pour ce poste, Chakib Khelil laisse entendre qu’il constituera lui-même son équipe gouvernementale.
Autrement dit, c’est à lui de choisir ses ministres. L’ex-ministre de l’Energie estime que c’est la seule manière de pouvoir mettre à exécution son plan d’action. «Je ne pense pas qu’il soit possible au Premier ministre d’atteindre ses objectifs sans avoir le droit de regard sur la composante de son gouvernement. Il suffit qu’il y ait un ou deux ministres qui ne jouent pas le jeu pour peiner à réaliser les objectifs assignés», soutient Khelil, qui nourrit l’espoir de «trôner» sur le gouvernement.
Il estime qu’il a beaucoup de choses à donner à l’Algérie. En choisissant cette sortie médiatique à la veille de l’installation de la nouvelle Assemblée populaire nationale qui sera bien évidemment suivie de la nomination par le chef de l’Etat d’un nouveau gouvernement, Chakib Khelil cherche à se placer sur la scène médiatique et rappeler aux hauts responsables du pays qu’il est toujours là, à attendre son «tour» pour «servir encore» le pays.
Chakib Khelil sait qu’Abdelmalek Sellal est parti pour rester encore à la tête du gouvernement. Il sait également que ce gouvernement peut être changé à tout moment. L’ex-ministre de l’Energie sait aussi se montrer patient pour atteindre ses objectifs…
Hani Abdi
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