Marche ou blocage d’Alger ?
Par Kamel Moulfi – A chaque marche nationale de protestation ou de revendication annoncée pour converger vers Alger, la capitale est littéralement bloquée pour empêcher les manifestants d’y entrer. C’est ce qui s’est passé hier : l’action des retraités de l’ANP a été stoppée aux portes de la ville. Heureusement, aucun examen scolaire n’était prévu ce jour-là. Mais dans quelques jours, ce sera la période des épreuves de fin d’année (examen de fin de cycle primaire, BEM et baccalauréat) ; il faut souhaiter pour les candidats une trêve de tout ce qui pourrait les déranger aussi bien dans leurs déplacements qui ont besoin d’une bonne fluidité dans la circulation sur les routes, que dans leur concentration qui exige une ambiance de calme et de tranquillité. Deux conditions, reconnaissons-le, qui n’ont jamais été réunies, du moins depuis quelques années, et ce n’était pas toujours à cause des «marches».
Pour leur part, les protestataires n’ont pas d’autre choix. Leur but est, au contraire, de déranger au maximum pour attirer l’attention des concitoyens et faire pression sur les pouvoirs publics auxquels ils adressent leurs revendications. Si la capitale n’avait pas été bloquée hier, personne n’aurait su que les retraités de l’ANP ont des problèmes sociaux tellement pressants qu’ils justifient leur sortie dans la rue, provoquant la mobilisation des services de sécurité pour les empêcher d’atteindre Alger, générant un cafouillage monstre sur les routes y menant et le mécontentement de ceux qui n’ont rien à voir avec ce conflit, mais se trouvaient bloqués eux aussi.
Où est la solution ? Evidemment, dans la satisfaction des revendications quand elles sont légitimes et le dialogue pour y arriver. Dans tous les cas, une nouvelle capitale, comme c’était envisagé il y a bien longtemps, aurait permis le désengorgement, impossible aujourd’hui en raison de la situation confinée d’Alger, de surcroît surpeuplée et où se trouvent concentrées presque toutes les administrations. Mais au lieu de cela, l’argent du pétrole a été utilisé pour ériger des cités-dortoirs appelées pompeusement «nouvelle ville».
K. M.
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