Rejet de la participation au gouvernement Sellal : le refus tactique du MSP
La position de refus du MSP de partciper au gouvernement pose la question du rôle des mouvements islamistes en Algérie à la lumière des changements qui ont lieu dans le pays. C’est la question à laquelle s’est intéressé Sohaib Khazar, un chercheur membre du Centre international d’études sur la sécurité et la géopolitique. Selon lui, «il est connu que ce mouvement (de refus, ndlr) ne dispose pas d’une forte présence au sein du madjliss echoura». Par conséquent, «il faut faire la lumière sur les mouvements islamiques algériens et leur rôle dans la vie politique, et savoir dans quelle mesure ils peuvent constituer une crainte pour la vie politique et la vie publique en Algérie». Le politologue considère que le refus du MSP n’est pas de nature à entraver la formation d’un nouveau gouvernement, car ce parti ne dispose pas d’une forte base populaire comme avant, à l’époque du défunt Mahfoud Nahnah ; le parti est maintenant disloqué en petits blocs.
Le chercheur s’est interrogé, par ailleurs, sur le fait qu’il existe des liens externes à ce parti – surtout après avoir tenu des réunions avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, avec le mouvement des Frères musulmans et avec ses dirigeants dans le monde – et sur l’importance de ces comportements aux yeux des décideurs algériens. Partant de ces constats, Sohaib Khazar voit que la non-participation du MSP dans le prochain gouvernement sous prétexte que les élections législatives du 4 mai étaient truquées n’est qu’un paravent qui cache la vraie raison de ce refus, qui est le besoin de «trouver une sorte de légitimité à participer aux élections locales de novembre prochain en faisant un battage médiatique sur la question de la non-participation au gouvernement».
A propos des liens entre le MSP et le mouvement des Frères musulmans, le chercheur estime qu’il s’agit d’«une relation informelle et non de dépendance, parce que les lois algériennes interdisent ce genre de relations et sanctionnent ceux qui cherchent à l’avoir».
Le chercheur a rappelé que le MSP avait joué un rôle positif et jouissait d’une grande popularité à l’époque du président Mahfoud Nahnah, qui était une figure nationale et a joué un rôle important dans la vie politique algérienne, comme il a eu un rôle dans la résolution de nombreuses questions au niveau régional, y compris la médiation entre le défunt président syrien Hafez Al-Assad et le mouvement des Frères musulmans après les événements de Hama, dans les années 1980.
Ramdane Yacine
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