Washington déploie des dizaines de commandos au Maghreb et en Afrique
Sous le prétexte de la coopération, les Etats-Unis déploient depuis quelques années de plus en plus d’unités des forces spéciales aux quatre coins de l’Afrique. Les experts estiment à pas moins de 1 700 le nombre de soldats d’élite américains présents sur le continent. Cet effectif, soutient-on, est appelé à grandir. Ces unités d’élite agissent actuellement discrètement en Somalie, dans le bassin du lac Tchad, en Centrafrique ou encore en Libye. Cette discrète recrudescence des opérations militaires américaines est justifiée par la conviction du Pentagone que la situation en Afrique risque d’empirer sans leur assistance.
L’attrait pour les unités d’élite s’expliquerait par la discrétion et la mobilité par rapport aux contingents «réguliers». Ces opérations seront confiées au corps d’élite de l’US Army. Les Navy Seal’s et les bérets verts américains ont déjà réalisé près de cent missions, selon les documents de l’Africom récemment déclassifiés suite à une autorisation obtenue par TomDispatch via la Freedom of Information Act (loi sur la liberté d’information, ndlr). A en croire ces documents, les commandos américains en Afrique sont passé de 1% des effectifs déployés à travers le monde en 2006 à 3% en 2010 pour atteindre 17% des forces spéciales se trouvant hors territoire américain en 2016.
A ce jour, seul le Moyen-Orient concentre plus d’éléments des forces spéciales que l’Afrique ; le commandement d’opération spéciales en Afrique (Socafrica) relevant de l’Africom dispose d’un effectif de près de 2 000 personnes réparties entre 20 pays africains, pour mener officiellement des missions «d’assistance aux armées alliées dans leur lutte contre le terrorisme et l’extrémisme».
La «suractivité» de l’armée américaine en Afrique est justifiée par l’Africom par le fait que «les défis de l’Afrique pourraient créer une menace qui surpasse celles auxquelles les Etats-Unis font actuellement face en Afghanistan, en Irak ou en encore en Syrie». Des menaces qui englobent des réseaux illégaux en constante expansion, des sanctuaires terroristes, de tentatives de fragiliser les gouvernements en place. Des structures «hostiles» dont les recrues et les ressources seraient en constante augmentation, selon l’US Army. Une situation dont la solution, pour Socafrica, passe par une accélération des missions SOF (forces spéciales).
Sadek Sahraoui
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