Kamel-Eddine Fekhar écope de 5 ans de prison dont 18 mois ferme
Le verdict du premier procès intenté contre Kamel-Eddine Fekhar et son codétenu Abdallah Benabdallah est tombé ce soir. Ainsi, le tribunal correctionnel de Médéa a condamné Kamel-Eddine Fekhar à 5 ans de prison dont 18 mois ferme. Son codétenu, M. Benabdallah, à 3 ans de prison dont 18 mois ferme.
Si ce dernier peut quitter dès ce soir sa cellule à la prison de Laghouat pour avoir déjà purgé cette peine (21 mois de détention préventive), Kamel-Eddine Fekhar, quant à lui, doit attendre un autre procès qui aura lieu demain. S’il est condamné à une peine égale ou inférieure à 21 mois (déjà passés en détention provisoire), M. Fekhar retrouvera automatiquement sa liberté. S’il écope d’une peine de prison ferme plus lourde, il sera maintenu en détention jusqu’au procès en appel et le pourvoi en cassation.
Kamel-Eddine Fekhar et son codétenu ont été poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation, dont l’atteinte à la sûreté de l’Etat et aux symboles de la nation et de la République ainsi que la provocation d’effroi au sein de la population et création d’un climat d’insécurité. Le collectif de défense, composé de cinq avocats, dont des ténors du barreau d’Alger, tels que Mokrane Aït Larbi et Mustapha Bouchachi, ont récusé toutes les accusations retenues à l’encontre de leurs clients et ont relevé l’absence de preuves tangibles, matérielles et vérifiables. Ils ont considéré que leurs clients sont victimes de leur statut de militants des droits de l’Homme.
Selon l’un des avocats de ce collectif, Salah Debbouz, «il s’agissait d’un procès politique, sans fondements ni éléments tangibles inculpant les mis en cause». Dans une réaction après la prononciation du verdict, maître Debbouz a jugé la sentence comme très sévère et injustifiée, assurant que le dossier présenté par le procureur au juge était vide.
Il est à souligner que l’incarcération sans jugement de ces personnes a fait couler beaucoup d’encre. La grève de la faim de Kamel-Eddine Fekhar, qui a duré 100 jours, a mis en difficulté l’institution judiciaire, en raison de son maintien en détention préventive durant presque deux années.
Sonia Baker
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