Le président Abdelaziz Bouteflika opte pour un gouvernement technocrate
La composante du nouveau gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune, rendue publique aujourd’hui, est dominée par des technocrates. Les partis politiques, consultés par Abdelmalek Sellal avant sa démission, ne sont finalement pas tous représentés dans ce nouveau gouvernement. Même le FLN, qui compte dans le gouvernement sortant une quinzaine de ministres, a moins d’une dizaine. Certes, l’ex-parti unique a réussi à conserver quelques départements régaliens, comme le ministère des Affaires étrangères, mis désormais sous la seule coupe d’Abdelkader Messahel, et le ministère de la Justice, qui reste entre les mains de Tayeb Louh. Le FLN a également conservé le ministère des Télécommunications, celui de l’enseignement supérieur et celui des relations avec le Parlement.
Le ministère de l’Industrie et des Mines, détenu par Abdesselam Bouchouareb du RND, retombe dans l’escarcelle du FLN. Globalement, le FLN a perdu d’autres portefeuilles ministériels, comme ceux de la santé, de l’habitat, des transports, des travaux publics, du tourisme, des ressources en eau.
Le RND, pour sa part, a gardé trois portefeuilles ministériels, celui des moudjahidine, détenu par Tayeb Zitouni, celui de la Formation professionnelle détenu par Mohamed Mebarki et celui de la Culture, détenu par Azzeddine Mihoubi.
Le chef de l’Etat semble ainsi vouloir prendre ses distances avec les partis politiques après avoir vu que l’opposition ne voulait pas siéger dans ce nouveau gouvernement. Le président Bouteflika opte pour un gouvernement plutôt technocrate en raison de l’échec des partis politiques qui n’ont pu mobiliser qu’un quart de l’électorat lors des dernières élections législatives. Ainsi, en plus d’avoir promu des directeurs d’organismes et d’entreprises publiques, comme celui de Sonelgaz devenu ministre de l’Energie et celui de l’Ansej, devenu ministre du Travail, le chef de l’Etat a nommé quatre walis à des postes ministériels. Il s’agit des walis de Tlemcen (commerce), Oran (santé), Annaba (habitat) et Blida (agriculture). Il n’a donc ni nommé Amar Ghoul, président de TAJ, ni Amara Benyounès, président du MPA, dans ce nouveau gouvernement.
Hani Abdi
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